C’est en présence de Patrick Desroches et Jean-Pierre Chervier, respectivement maire de Viré et de Clessé qu’a été ouverte l'assemblée générale de la jeune appellation Viré-Clessé.

Exceptionnelle !! C’est le terme utilisé par Benjamin Dananchet, le président de l’Union des Producteurs de Viré-Clessé pour évoquer l’année 2023.

Avec près de 30300 hectolitres produits, en comptant les Vci* et Dra*, pour un rendement de 68 hl/hectare, et une récolte qualitative et généreuse, le président peut être satisfait, tout en espérant que la météo pluvieuse de ce début d’année cesse, et que le printemps démarre vraiment.

Puis, Benjamin Dananchet passa le micro à Julie Jeanmenne de BR Audit qui a dissèqué, commenté et synthétisé les comptes de l’Union des Producteurs qui sont dans le vert et approuvés à l’unanimité par les votants.

Renouvellement du tiers sortant

Les membres renouvelables du tiers sortant du conseil d’administration Viré-Clessé, Benjamin Dananchet, Gautier Thévenet, Pierre Gondard et Alexandre Janaudy ont été réélus. Le nouveau président sera élu prochainement au sein du Conseil d’administration.

Le cahier charges en pleine évolution

La discussion est ensuite lancée sur l’évolution du cahier des charges concernant divers thèmes comme les adaptations au changement climatique, la réglementation sur les produits phytosanitaires qui évolue, ou le souhait d’intégrer des cépages accessoires (pinot blanc, aligoté, pinot gris) ou des variétés résistantes du type méditerranéen, et plusieurs autres sujets, sur lesquels les producteurs ont longuement partagé leurs avis. « Ces nouveaux cépages demandent très peu de traitement, et c’est dès maintenant qu’il faut commencer à travailler dessus » indique Benjamin Dananchet. « Il va y avoir une évolution, et dans quelques années, ça va devenir compliqué de faire de la vigne autour des maisons » poursuit-il. Mais il espère obtenir à terme une appellation Viré-Clessé avec ces cépages résistants. « Malgré le peu de recul que l’on a, je reste persuadé que ça vaut le coup d’essayer, surtout pour la santé, et je pense que ce serait bien d’être dans les premiers » conclut le président.

En route vers un projet 1ers crus ?

Pour l’instant, rien n’est engagé, mais le conseil d’administration s’interroge sur un dépôt de demande de reconnaissance en 1ers crus. Mais pour qu’un tel dossier aboutisse, il faut prioritairement une réelle demande de la part du collectif, et le président tâte un peu le terrain pour savoir si certains sont tentés par cette nouvelle aventure. « C’est la continuité normale d’un cru, et on va commencer à travailler dessus » précise Benjamin Dananchet.

Rapport d’activités de la commission CTSCP :

Une visite de printemps s’est déroulée en mai 2023. Pas de constats, mais quelques courriers de sensibilisation sur les règles à respecter en cas de désherbage. Une visite d’été a eu lieu en juillet sur un peu plus de 89 hectares, et six opérateurs ont été épinglés pour un peu moins de 7 hectares, uniquement pour des constats d’enherbements non maitrisés. Suite au second passage fin août, une seule transmission à Siqocert* pour enherbements non maitrisés, les autres ayant été mis en conformité.

Il est rappelé que le désherbage intégral chimique est interdit et que l’enherbement permanent des tournières est obligatoire. Si la maitrise de la végétation spontanée est réalisée par désherbage chimique, soit un couvert végétal spontané ou semé, soit une couverture du sol (paillage ou mulch) est obligatoire sur au moins 20% de la superficie entre deux rangs.

Intervention de la DRAAF / BFC sur la flavescence dorée :

Dominique Crozier fait un point rapide sur cette maladie de la vigne pouvant être à l’origine de pertes de récoltes importantes, et aux conséquences parfois irrémédiables pour la pérennité du vignoble. Il annonce que l’arrêté flavescence dorée 2024 est consultable sur les sites départementaux et régionaux. Beaucoup de contrôles sont effectués, et précise que les viticulteurs peuvent faire des remarques en cas de désaccord sur les zones concernées. Quant aux parcelles touchées, Dominique Crozier constate que la majorité des pieds infectés par la maladie ont bien été arrachés, en précisant que arracher ne veut pas dire tailler court. Sur tous les hectares contrôlés, il ne resterait que 232 ceps à arracher. Pas catastrophique au regard des conditions climatiques de ce début d’année.

Quant aux sanctions, elles existent et peuvent se terminer au tribunal avec des suites judiciaires. A noter que le montant des amendes peut aller de 3000 à 17000 €. A ce tarif, mieux vaut suivre les recommandations d’arrachage, avant de se retrouver face au procureur. Dominique Crozier précise qu’un nouveau technicien est en cours de recrutement, et qu’il sera principalement affecté aux contrôles. A méditer donc ..

Point sur la commission communication :

Le partenariat avec le festival des Vendanges de l’humour se poursuivra en 2024, et les producteurs de Viré-Clessé seront également engagés auprès des pompiers, lors de leur congrès annuel qui se déroulera à Mâcon fin septembre. À ce propos, un stand se tiendra dans la ville préfecture. Salons, réseaux sociaux, radios, les Viré-Clessé sont souvent représentés tout au long de l’année. Et bien sur le 23ème Printemps du cru qui se déroulera les 20 & 21 avril de 10 à 19h00. 22 caves seront ouvertes sur les deux communes, et vous pourrez déambuler entre les deux villages grâce aux deux petits trains. De nouveaux goodies, des animations, de la restauration, parcours commentés par l’office de tourisme de Tournus, et pleins d’autres nouveautés égayeront le nord-mâconnais tout au long de ce week-end qui se veut d’ores et déjà festif et convivial.

Une dégustation des vins issus de cépages résistants, avec des avis partagés de la part des producteurs locaux a clos cette réunion.

Rémy Mathuriau

 


VCI* : Volume Complémentaire Individuel

DRA* : Dépassement Rendement Autorisé

SIQOCERT* : SIQO pour Signe d’Identification de la Qualité et de l’Origine et CERT pour certification