Dans son discours d’entrée, Christine Robin, la présidente du PETR Maconnais Sud Bourgogne, a parfaitement planté le décor de cette séance essentiellement consacrée à l’approbation du Schéma de Cohérence Territoriale.

« Notre responsabilité d'élus, c'est de maîtriser l'évolution de ce territoire, de préserver ses atouts et de faire en sorte que ce qui fonctionne bien perdure ; mais aussi de répondre aux besoins non satisfaits, de corriger ce qui dysfonctionne.

L'outil de maîtrise de l'avenir de nos territoires existe depuis 2000, avec la promulgation de la loi Solidarité et Renouvellement Urbain (SRU) qui a institué le schéma de cohérence territoriale (ScoT). Le SCoT permet de choisir des orientations et des règles communes qui doivent contribuer à maîtriser les évolutions de notre bassin de vie.

Celui du Mâconnais Sud Bourgogne a nécessité du temps pour mûrir

Oui, l'élaboration du SCoT a été un véritable projet collectif, nourri par de très nombreuses réunions de travail, de concertation et de validation…

Ainsi, ce SCoT n'a pas vocation à rester figé… C’est un document qui se veut au maximum consensuel, c'est un document de compromis.

Il n'est sans doute pas parfait, mais il comporte des avancées solides, notamment sur les règles s'appliquant en matière de commerces, de paysages, de patrimoine naturel et celles qui permettent de cadrer l'aménagement de logements et la consommation foncière. Le mot compromis est essentiel ici. Le comité syndical du PETR réunit des élus d'horizons divers. Et pourtant, le seul mot d'ordre qui a guidé nos échanges, c'est l'intérêt général. C'est ce qui fait, je crois, la richesse et la force de notre démarche….À ce stade, la volonté que nous avons exprimée à plusieurs reprises confortée par les avis favorables de la commission d'enquête et de l'État, est claire : ce SCoT doit maintenant vivre et être mis en œuvre. »

Ce message fut parfaitement entendu, et c’est dans un bel unanimisme (une seule voix contre) que fut approuvé la feuille de route de tout le territoire Mâconnais Sud Bourgogne. Les autres rapports, tous adoptés ne relevaient alors que des affaires classiques et de la gestion courante.

Mais, c’est à la suite de l’intervention de Jean François Farenc, maire de Blanot et Président des maires ruraux de 71, que la tension sous jacente dès le début de séance s’exprima avec force : « Je tiens à prendre la parole ce soir au nom des trois membres du Clunisois, siégeant au bureau du PETR (Lemonon, Fauvet, Farenc)

Le conseil syndical du PETR a adopté l'accord selon lequel chacune des quatre intercommunalités bénéficiera à son tour, chaque année, du « projet stratégique» du Conseil Départemental. Or, cet accord vient d'être foulé au pied, puisque le Conseil syndical refuse le projet de « Maison de la transmission du Geste », présenté cette année par le Clunisois. Nous dénonçons cette situation sans précédent et sans fondement rationnel. Nous ne pouvons admettre que le Pôle d'Équilibre Territorial et Rural refuse de reconnaître le caractère stratégique qui rétablit la sécurité quotidienne des habitants d'une commune rurale, qui rend le territoire attractif à de jeunes entreprises et aux nombreux emplois qu'elles portent, qui œuvre pour l'économie circulaire, et qui met en œuvre le principe zéro artificialisation nette porté par le SCoT. Cette décision contrevient frontalement aux valeurs de solidarité et d'équilibre territorial, qui sont la raison d'être du PETR. Aussi longtemps que l'équité n'aura pas été rétablie, notre participation au bureau du PETR est vidée de son sens. Chacun de nous en tirera toutes les conséquences… »

Et des trois membres du bureau, annonçant leur démission du bureau en se levant, suivis par le départ solidaire de : Christophe Parat (Bonnay), Francois Bonnetain (La Vineuse sur Frégande), Thierry Demaizière (Saint Clément) Marie Hélène Boitier, Hagai Hes (Cluny) mais également par les élus de l’opposition municipale de Mâcon, Catherine Amaro, Éric Ponchot.

Ces élus unis sur le départ, visiblement très en colère, s’estiment victimes de manoeuvres politiques, voire, politiciennes, droite contre gauche, qui les privent d’une subvention départementale de 250 000 euros fléchée pour le Projet de restructuration de l’ancien Hôpital de Bergesserin… Une bisbille politique qui risque de s’amplifier, une affaire à suivre...

JYB