Une rencontre choc avec cet artiste, accessible, à l’immense talent.

C’est Thomas Paoli le gérant de la Disquerie qui nous présente son installation à Mâcon : « J’ai fait plus de 20 ans chez Cultura Lyon, au rayon disques, venir m’installer ici, c’est l’histoire d’une passion, pour la musique rock, indépendant, métal, jazz, flamenco,… Mon père avait une collection formidable. J’ai connu Richard par ce biais de la musique. Richard Bellia fait partie des stars mondiales de la photographie du rock. Un jour je l’ai appelé Il venait d’installer une galerie permanente à Annonay où il vit depuis plusieurs années. Il a accepté tout de suite de venir, c’est un homme simple très accessible. »

Richard Bellia est né à Longwy en 1962. À la fin des années 1970, il assiste à son premier concert, celui du groupe Téléphone à Nancy. Lycéen, il apprend les rudiments de la photographie au club photo de son lycée et à la MJC locale. Il achète son premier appareil photographique en 1980 et fait ses premières images durant un concert du groupe The Cure.

Ses premières photographies publiées à titre professionnel, dans Le Républicain lorrain, en 1984, montrent les groupes lorrains sélectionnés au Printemps de Bourges. Il exerce d’abord en Lorraine, au Luxembourg et en Belgique où il assiste à de très nombreux concerts et festivals, puis dans toute la France.

En 1985, il professionnalise sa démarche et part s’installer à Londres où la scène rock est plus active qu'en France. Il y travaille pour plusieurs journaux anglais comme Melody Maker, New Musical Express mais également pour des publications françaises comme le quotidien Libération, Les Inrockuptibles ou Best.

En 1992, il quitte Londres, puis vit alors un peu partout en Europe, notamment à Munich, à Prague.

Avec ses clichés sur une table basse, il présente aussi son ouvrage : un recueil de textes et de photos autour de la musique ‘Un œil sur la musique’ de 800 pages au format à l’italienne qu’il compte en souriant en Kilos et en Tonnes.

Il expose ses photos en Europe (France, Belgique, Suisse, Géorgie, Grèce, Irlande, Angleterre) et aux États-Unis et au Japon. Il travaille presque exclusivement en argentique (24x36 et moyen format, essentiellement en noir et blanc).

Il participe à notre courte interview en revenant avec véhémence sur un dossier litigieux qui l’oppose à un éditeur il affirme s'être « fait voler sa vie » en étant utilisé sans son accord comme personnage principal dans une bande dessinée.

Nous sommes en présence d’un grand artiste conjuguant avec une grâce poétique ses deux passions : la photographie et le rock’n’roll. Richard Bellia, seul photographe français de rock à avoir collaboré avec la mythique revue musicale Melody Maker, une star mondiale de la photographie. Mais restée accessible en transmettant avec empathie simple, son art et sa passion de la belle image.

Sa signature ? Une photographie en noir et blanc d’une très grande finesse dans les émotions. Un voyage en rêve chez ses artistes modèles du Rock. À portée de rencontre, à Mâcon, à La Disquerie puis également à La Cave à Musique…

 

Jean-Yves Beaudot