Ce n'est pas un handicap au sens classique du terme et pourtant, les enfants à HPI en souffrent toutes et tous à des échelles diverses. La fulgurance de leurs raisonnements les rend souvent inadaptés au système scolaire traditionnel. Et les difficultés se répercutent sur les parents, souvent déstabilisés, aux prises avec une société qui a bien du mal à accepter une telle différence (le dispositif de l'école Grand Four est unique dans l'académie). Repli sur soi, décrochage scolaire, échec, dépression sont fréquents pour ces enfants pourtant à haut potentiel.

 

On estime entre 2 et 5 % la proportion d'élèves HPI en France. 30 à 40 % d'entre eux rencontreraient de vraies difficultés scolaires (ennui, incompréhension, troubles associés type dys, hypersensibilité, perfectionnisme et peur de l'échec, détestation de l'écriture, phobie scolaire).

C'est pour ces enfants que la Ville de Mâcon, en collaboration avec l’Éducation nationale, a créé ce dispositif en 2016. « Sur 3 300 élèves inscrits à l'école primaire, l'on estime entre 64 et 160 enfants à HPI » a précisé l'adjointe au maire en charge des affaires scolaires Catherine Carle-Viguier, qui tenait ce mercredi matin un point presse sur ce dispositif proposé à l'école Grand Four, et assez mal connu.

Le dispositif permet d'améliorer considérablement le quotidien de ces élèves, qui passent la matinée dans une classe de leur niveau et l'après-midi ensemble, encadrés par une enseignante spécialisée. Ils sont six à Grand Four, deux filles et quatre garçons. « Les filles sont moins faciles à repérer et donc à diagnostiquer » précise l'adjointe, propos confirmés par l'Inspectrice de circonscription, présente pour ce point presse. « Les filles ont tendance à plus masquer leur haut potentiel, à se fondre dans le groupe. » « Quoi qu'il en soit, elles sont aussi nombreuses que les garçons » soulignait la conseillère pédagogique référente.

 

Le but du dispositif, qui a accueilli 35 enfants depuis sa création, semble avoir fait ses preuves grâce à une culture de la différence qui s'est installée progressivement dans cette école. Les enfants y sont « réparés » car non stigmatisés, non rejetés, et pris en charge individuellement à travers un projet d'élève. En somme, ils sont compris et intégrés avec leur différence dans une école qui s'adapte à eux et non l'inverse. « Ce qui est fait ici est de la prévention de l'échec » a ajouté Catherine Carle-Viguier, « ce qui est absolument nécessaire pour ces enfants, car la dépression guette si rien n'est fait pour eux. »

Ici, on redonne le plaisir d'aller à l'école et on redonne confiance avec un projet spécifique pour chaque élève. On restaure un équilibre.

 

Pour intégrer un enfant au dispositif, une commission pluridisciplinaire qui regroupe des représentants de l’Éducation Nationale (IEN, Directrice et enseignante du dispositif, conseillers pédagogiques, psychologue et médecin scolaire) et des représentants de la Ville de Mâcon se réunit au mois de juin.

Cette commission étudie les demandes transmises à l’Inspection Académique au travers du dossier scolaire de l’enfant et des différents tests psychologiques qui peuvent être présentés.

Pour assurer la continuité avec le secondaire, l'Éducation nationale travaille avec le collège Pasteur à Mâcon. 

 

Les contacts

École Grand Four

03 85 20 91 37

ec-el-macon-four-71@ac-dijon.fr

Psychologue de l’Éducation nationale

rased.maconannexe@ac-dijon.fr

Référentes EHPI

cpc2ash71@ac-dijon.fr

cpc4ash71@ac-dijon.fr

Pôle Enfance Éducation

03 85 39 71 41

enfance-viescolaire@ville-macon.fr

 

Rodolphe Bretin

 

Photo d'accueil : Isabelle Hamonic, directrice de l'école, Nathalie Petit, conseillère pédagogique, référente du dispositif, Catherine Carle-Viguier, adjointe au maire, Angela Casanova, Inspectrice de l'Éducation nationale sur la circonscription de Mâcon Nord, et Delphine Mémet, conseillère pédagogique, ASH

 

Écoutez le podclasse Radio Grand Four - épisode 2, réalisé par les élèves