L’association a été créée l’an dernier pour libérer la parole des enfants victimes, le plus tôt. Pour cela, elle déploie ses ailes dans toute la France en installant des boites à lettres dans les écoles et les clubs sportifs. Dans le Mâconnais, les bénévoles sont les bienvenus… L'association a aussi sollicité les mairies de Crêches et La Chapelle.
L’association Les Papillons a été créée en 2019 dans le Sud Ouest de la France par Laurent Boyet, capitaine de police, lui-même victime de violences entre 6 et 9 ans, et qui a parlé trente ans plus tard. Les faits étant prescrits, il n’a pas pu porter plainte et a décidé de créer les Papillons pour permettre aux enfants de libérer leurs paroles le plus tôt possible lorsqu’ils sont victimes de maltraitance physique, psychologique ou sexuelle.
L’idée est de mettre en place des boites aux lettres dans les écoles, les collèges, les lycées et les associations sportives pour que les enfants y déposent des petits mots expliquant leur histoire et leurs problèmes.
Cette association s’est développée au niveau national et des relais existent sur l’ensemble de la France avec plus de 300 bénévoles. Une trentaine de boites ont été installées pour le moment, la crise ayant quelque peu freiner leur développement. À terme, la création de maison Paillons pour aider les victimes à se reconstruire avec leur famille dans des lieux avec des psychologues et des juristes notamment.
Donner l’opportunité aux enfants qui veulent parler de le faire
Dans le Mâconnais, Karine Majorczyk est une des cinq bénévoles impliquées en Saône-et-Loire, plus particulièrement sur le secteur de Mâcon Sud, et elle souhaité aujourd’hui lancer un appel à d’autres bénévoles pour faire connaître l’association et déployer le plus possible de boites aux lettres. « Je suis déjà allée voir la mairie de Crêches-sur-Saône qui est d’accord sur le principe, il faut juste que cela se mette en place. La Chapelle-de Guinchay est également favorable pour nous recevoir et nous écouter. »
Elle-même victime dans son enfance, elle a choisi de s’engager aux côtés de l’association : « Je trouve que c’est très important de libérer la parole le plus rapidement possible, je l’ai fait à 11 ans, ça a été un soulagement, même si aujourd’hui il y a toujours des choses qui me rappellent ce qui s’est passé. C’est important de le dire le plus rapidement possible. Et le fait d’avoir un témoignage on se dit qu’on n’est pas tout seul à vivre ça. On se rend compte que le fléau existe. Si à l’époque, il y avait eu ce genre d’initiatives, peut-être que j’aurais parlé avant. Aujourd’hui, il faut donner l’opportunité aux enfants qui veulent parler de le faire. Et ces boites aux lettres sont un premier pas… »
Des bénévoles pour récupérer les courriers
Idéalement, il faudrait deux bénévoles par école pour récupérer tous les jours tous les courriers une fois les boites installées. « Sachant que c’est mieux de ne pas avoir à récupérer les courriers dans une école où votre enfant est scolarisé, pour être vraiment impartial. »
Pour être bénévole, il suffit juste d’avoir du temps à consacrer à l’association et de s’affranchir d’une cotisation de 15 € à l’année ainsi qu’un extrait du casier judiciaire vierge. Une fois récupérés, les courriers sont scannés et c’est le président de l’association qui s’occupe soit de faire une information préoccupante des choses qui sont dites sont.
S’il s’agit de harcèlement scolaire, les choses peuvent être traitées en interne avec la psychologue scolaire quand il y en a une. Si ce sont des violences sexuelles, il prend le relais.
Une vidéo de l’association sera projetée dans toutes les écoles au moment de l’installation de la boite. « On présente l'association aux enfants et on explique à quoi servent ces boites. Si les professeurs veulent ensuite approfondir le sujet, ils peuvent bien sûr intervenir auprès de leurs élèves. »
Pour rejoindre l’équipe de bénévoles, tous les renseignements sont disponibles sur le site www.associationlespapillons.org
D. C.