Ce jeudi soir à la MJC Héritan à Mâcon, l'association « agir pour la laïcité et les valeurs Républicaines » a présenté en avant première devant une cinquante de personnes son spectacle/lecture publique « Vivre libre avec la laïcité ». Spectacle créé en partenariat avec la MJC Héritan et les compagnies de théâtre amateur du Pendart et du FRAC Théâtre. Projet financé par la CAF de Saône-et-Loire.

Le président, Eric Binet a indiqué avant le spectacle que l'association a souhaité se doter d'un outil pédagogique permettant d'aborder la laïcité de manière ludique. La lecture publique mise en scène permettra dans un premier temps de sensibiliser les acteurs de terrains puis, tous les publics. 

Défenseur d'une laïcité non adjectivée, non qualifiée, l'association ne fait que promouvoir la laïcité dans l'esprit de la loi du 9 décembre 1905.

 

Par cette lecture publique, véritable fresque historique de 1766 à nos jours, nous voulons donner à tous nos concitoyens les connaissances sur la laïcité qui n’est ni religieuse, ni anti religieuse. Elle est un outil de liberté, elle doit permettre à tous les individus de faire société, quelques soient leurs origines ethniques, cultuelles…dans l’indifférence des origines. 

Eric Binet

 

« Vivre libre avec la laïcité » est un spectacle original avec entrée au chapeau mêlant des lectures de textes qui retracent les grands combats pour la laïcité ponctuées d’intermèdes musicaux. Six ouvrages ont guidé le choix des textes.

La lecture publique aborde le 1er juillet 1766 avec l'assassinat du Chevalier de la Barre, condamné par l'église pour n'avoir pas ôté son chapeau devant une procession religieuse.

Olympe de Gouge (1748-1793) apparaît dans les textes, cette révolutionnaire et féministe avant-gardiste proclama les droits de la Femme et de la Citoyenne (1791).

Après la révolution, en 1905, ce furent les débats à l'Assemblée Nationale pour la loi du 9 décembre 1905, dite loi de séparation des églises et de l'État.

Les années 1950 et après l'arrivée à la Présidence de Charles de Gaulle, la loi sur le financement des écoles privées à but confessionnel, dite loi Debré qui impacte celle du 9 décembre 1905. S'en suivent de rudes débats à l'Assemblée Nationale avec les interventions de Guy Mollet.

Les années 80, c'est l'affaire des « foulards de Creil »qui défraie la chronique. Lionel Jospin alors Ministre de l'Éducation Nationale laisse les directeurs d'établissements scolaires, libres de leur appréciation sur ce sujet.

Il faudra attendre 2004 pour qu'une loi interdisant le port des signes religieux à l'école soit votée.

Après des décennies durant lesquelles la laïcité est passée sous silence, les attentats à partir des années 90, font ressurgir le débat.

Dans les années 2000, les attentats réveille la vigilance laïque des membres de l'association. Des extraits de « La lettre aux escrocs de l'islamophobie qui font le jeu des racistes » de Charb ont donc été lus.

Après les attentats de Charlie, la plaidoirie de Richard Malka au procès le 7 décembre 2021, est parlante et celle en appel du 18 octobre 2022, est aussi intéressante.

Elisabeth Badinter et Nathalie Heinich ne pouvaient pas être absentes de cette plaidoirie pour la laïcité.

Un échange avec le public dans l'esprit de l'Université populaire a suivi le spectacle.

Maryse Amélineau

 

Photos © Maryse Amélineau