Voyageur et alpiniste confirmé, Gabriel Loppé (1825-1913) est à la fois peintre des hauts sommets et photographe des évolutions de son temps.
À l’occasion du bicentenaire de la naissance de l’artiste, une très belle exposition présentée au musée des Ursulines, tout au long de l’été et de l’automne, dévoile de nombreuses œuvres de collections privées qui n’ont jamais été montrées au public, dont des tableaux, des lithographies et des photographies réalisés par l’artiste.
Le vernissage de l'exposition « Gabriel Loppé, peintre voyageur en quête de modernité » a eu lieu ce vendredi 20 juin en début de soirée en présence des descendants directs de l'artiste Anne FRIANG, arrière arrière petite fille, présidente des Amis de Gabriel Loppé, co-commissaire de l'exposition, Gabriel Bellenger, triple arrière petit fils et Hervé Reynaud adjoint à la culture et au patrimoine.
Cette exposition a requis un an et demi de travail en amont, de sélections a expliqué Anne Friang.
Souhaitant faire connaître l’ensemble des aspects de la carrière de l’artiste, le parcours s’attache à souligner l’insatiable curiosité du peintre qui le pousse à explorer les espaces naturels vierges de toute activité humaine, les cimes des Alpes mais aussi les rivages écossais. Cette soif de découverte le conduit à la photographie, désireux de témoigner de l’évolution technologique que connaît son époque, développement qui l’intrigue et le fascine à la fois. C’est cette facette de sa personnalité que l’exposition entend mettre en exergue.
Michèle Moyne Charlet, la conservatrice du musée, a souligné les nombreux prêts sur les photos du musée d'Annecy.
Pendant l’été 1861, Gabriel Loppé réalise trois ascensions du mont Blanc. Premier peintre à réaliser cet exploit il sera également le premier à travailler en altitude en réalisant sur place des études qu’il nomme « pochades ». Empreint de modernité, son travail souligne la majesté des Alpes en privilégiant une représentation romantique loin de l’image menaçante de la montagne au début du siècle. Peintre paysagiste du courant réaliste, Gabriel Loppé adopte néanmoins certaines caractéristiques de l’impressionnisme, notamment lorsqu’il cherche à capter les effets de lumière et à transcrire ce qu’il ressent, au service de la poésie et de la nature.
Vers la fin de sa vie, un nouveau médium artistique en plein développement intéresse l’artiste: la photographie.
Toute la pratique artistique de Gabriel Loppé est marquée par la modernité, tant par les sujets qu’il choisit que par les techniques employées ou les modes de représentation. Véritable précurseur, cet artiste passera sa vie à repousser les limites de son temps pour donner un nouveau souffle à la création artistique de la deuxième moitié du 19e siècle.
Le parcours de l’exposition
À travers 150 peintures, photographies et lithographies, l’exposition invite à une déambulation dans la vie, la démarche et l’oeuvre de Gabriel Loppé, montrant l’activité incessante de cet artiste.
L’exposition s’ouvre sur sa jeunesse à Annecy, puis évoque sa vie à Genève (1862-1880) qui lui ouvre la voie de la reconnaissance. La section la plus étendue met en valeur ses expéditions en haute montagne et ses représentations des sommets suisses et italiens, puis la quête d’une nature authentique à travers l’exemple des rivages britanniques.
L’exposition s’achève sur les représentations du monde moderne, incluant la photographie, de paysages méditerranéens et l’évocation de sa vie familiale.
Une riche programmation culturelle accompagne cette exposition remarquable.
L'exposition est visible jusqu'au 4 janvier 2026.
Maryse Amélineau
Photos © Maryse Amélineau
Anne Friang
Gabriel Bellanger