Marina Ferrari, secrétaire d'État chargée du numérique, a passé toute la matinée à Mâcon pour voir et encourager la French Tech BFC

 

« La renommée nationale et internationale de la ville était assurée par Lamartine et le vin. Aujourd'hui, elle l'est aussi par sa communauté French Tech. » Tels furent les mots du maire de Mâcon recevant Marina Ferrari, secrétaire d'Etat chargée du numérique, ce matin à la cité de l'entreprise d'abord, à l'immeuble Gambetta ensuite, où siègent quelques fleurons de l'innovation, startups à vocations nationales, voire internationales. Première d'entre elles : UbiTransport, spécialiste de la billettique dans les transports en commun, fondée par Jean-Paul Médioni, actuel président de la French Tech BFC, à la cité de l'entreprise à Mâcon, devenue Matawan et intégrant l'immeuble Gambetta il y a quelques mois. Deux endroits de la capitale de la Bourgogne du Sud où la French Tech s'épanouit depuis 2012.

La cité de l'entreprise, ce sont 47 sociétés créées, 31 qui sont restées sur le territoire, qui emploient aujourd'hui 624 personnes et dont la perspective à trois ans est de monter à un millier d'emplois. Des emplois high tech évidemment, à l'image de ceux de la société Kineti, fabricant de matériel électronique, expert du digital interactif tactile, qui a également démarré dans ce lieu où elle est toujours.

 

Mais la French Tech, c'est une région entière, avec ces startups emblématiques dans chaque territoire. Kineti à Mâcon, Quarks solutions à Besançon, Crossject à Dijon, H2SYS à Belfort, Davi à Nevers, Ecollant à Auxerre, Interstis au Creusot ; des acteurs institutionnels également tels que Numeum, syndicat et organisation professionnelle de l’écosystème numérique en France, les Docks numériques, qui accompagnent les startups dans la levée de fonds, et le pôle universitaire d'innovation ; des partenaires comme Orange Ventures, la Banque des territoires et BPI France, (tout trois jurys pour désigner le lauréat de cette année) ; des investisseurs ; et, enfin, des collectivités locales, qui créent l'environnement favorable à l'innovation et à la création d'entreprise pour porter ces innovations sur le marché. C'est précisément ce qui fut fait à Mâcon avec la cité de l'entreprise il y a plus de 10 ans, subventionnée par la Région et portée par la Ville, permettant la naissance de la communauté French Tech en 2019 par Jean-Paul Médioni et Fabian Humbert, président d'Inobyz, incubateur de start-ups.

Trois ans après, la région BFC était labellisée capitale French Tech. « Innover, entreprendre, c'est mieux ici qu'e dans les grandes métropoles » a lancé le patron de Matawan pour encourager les investisseurs à venir miser sur les start-upeurs en région. « Matawan a été désignée meilleure réussite française au Canada. L'information m'a été communiquée hier soir ! » a-t'il également annoncé plein d'enthousiasme, avant de terminer par un stimulant « comptez sur nous, la révolution, on ne l'a pas encore faite ! » Venant de celui dont la start-up est devenue leader mondial des Systèmes de transport intelligents (STI), l'on peut y croire.

 

 

Marina Ferrari, secrétaire d'État en charge du numérique : « 70 % des investissements dans les start-ups se font en Îles de France alors que 67 % des créations se font en régions. Il nous faut rééquilibrer tout ça. (…) Ici, on invente l'industrie de demain. Les enjeux sont colossaux. Avec l'IA générative, nous pouvons gagner un point de croissance dans les toutes prochaines années. Le potentiel est de 420 milliards d'euros de croissance. Il faut porter haut l'étendard de la French Tech. Trouvez vos marchés et nous vous ferons rencontrer les grands donneurs d'ordre, on va mettre le paquet. Je vous dis merci, qui veut dire aussi encore en Savoyard. »

 

Marie-Guite Dufay, présidente de la Région BFC : « Grande émotion aujourd'hui pour moi partagée avec Jean-Paul Médioni, cet homme totem que nous avons la chance d'avoir. Grande émotion car notre petite région, géographiquement parlant, est au 5ème rang pour l'accueil des investisseurs. On me demande souvent ironiquement comment ça marche dans le rural ? Et bien je réponds que le rural est une force et que l'avenir se construit avec le passé, comme l'a démontré Jean-Paul Médioni lors de la visite du site de Matawan. La région BFC a deux ADN : l'industrie et la coopération. Tout cela est parfaitement illustré ici tout comme au Creusot. »

 

Benjamin Dirx, député : « Sans les entreprises, pas d'économie. Sans les entreprises, pas de recettes pour l'Etat. Deux champs sont encore devant nous pour assurer notre réussite pleine et entière : il nous faut ramener la fibre et organiser la formation. »

Rodolphe Bretin

 

Fabian Humbert, à gauche, fondateur de Kineti et président d'Inobyz, incubateur de start-ups

arrivée à l'immeuble Gambetta, rue Gambetta, siège de Matawan et d'autres start-ups

L'immeuble Gambetta, quand le passé héberge l'avenir

Jean-Paul Médioni, fondateur de Matawan (ex-UbiTransport), et président de la French Tech BFC : « La Ville de Mâcon et la Région Bourgogne-Franche-Comté ont beaucoup compté à l'heure du démarrage d'UbiTransport. Sans les collectivités, je crois que nous n'aurions pas fait ce que nous avons fait. »

Jean-Patrick Courtois, maire de Mâcon : « Outre ces deux lieux phares, nous travaillons également à créer l'espace Saône digital, parc d'activités numériques en bord de Saône, en lieu et place d'une ancienne friche industrielle. »

Clara Chappaz, directrice de la Mission French Tech : « Oui, on peut lever des fonds à Mâcon, et on va le dire ! »