Faut-il le rappeler, le référendum est un des modes d'expression de la souveraineté du peuple, gravé dans le marbre constitutionnel en son article 3.

 

Titre premier - De la Souveraineté 

Art.2 - Son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. 

Art.3 - La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum.  

 

Or, pas de référendum depuis 2005 ! Le résultat de ce dernier, qui concernait le traité établissant une constitution pour l'Europe (TCE), a été écarté d’un revers de main. On rappellera ici le traité de Lisbonne de 2008, voté par le Congrès, enterrant la volonté du peuple souverain.

Les Françaises et les Français, après avoir approuvé du bout des lèvres le traité de Maastricht en 1992 - date à laquelle un grand nombre de quadras d'aujourd'hui n'étaient pas encore en âge de voter - rejetaient pourtant ce projet de traité européen à 54,67 %, malgré une campagne médiatique largement favorable au TCE.

18 ans que le peuple français n’a pas été consulté par référendum, soit plus de trois quinquennats !  

Et morne plaine démocratique depuis les Gilets jaunes.

Quels changements démocratiques après ce mouvement entré dans l'histoire du peuple français ? Aucun. Un grand débat national pour n'aboutir qu'à une promesse en l'air, celle d'un éventuel référendum après une pétition qui recueillerait un million de signatures.

C’était pourtant une aspiration des milliers de gens qui occupaient les ronds-points, et bien au-delà, le fameux R.I.C., référendum d’initiative citoyenne.

Une pétition contre le passe-vaccinal avait recueilli le million de signatures. Et pourtant, point de référendum !

Le Président Macron n'excluait pas non plus d'y avoir recours pour la réforme des retraites, qui a pourtant mobilisé des millions de Français dans la rue pour dire non à la retraite à 64 ans. On connait la suite...

« Le peuple aura le dernier mot » dit-il encore à quelques jours de la rentrée, invitant les chefs de partis à travailler avec lui ce 30 août, « par la voix de ses représentants et, le cas échéant, par référendum. » 

M. le Président, Le référendum n'est pas une option ou un cas échéant, c'est une obligation constitutionnelle.

Quant à la main tendue aux partis politiques, il s'agit là encore d'une obligation, plutôt morale celle-ci, certainement pas d'une main tendue, aussi loyale soit-elle. 

Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, ce sont 15,8 millions de voix au 1er tour de l'élection présidentielle 2022. Et l'on apprend que vous auriez eu des velléités d'exclusion de ces deux partis ?!... La seule loyauté qui vous oblige est celle que vous devez aux Françaises et aux Français. Toutes et tous, pas seulement à quelques uns.

 

Rodolphe Bretin

 

« La démocratie, c'est le gouvernement du peuple exerçant la souveraineté sans entrave. » 

Charles de Gaule en 1942