Lorenzo Gelsumini est l’organisateur star de cette grande brocante et exposition qui se tient à Viré ce week-end tout autour et dans la salle des fêtes. Profitez-en, c'est encore ouvert demain dimanche 14 avril !

Depuis près de 30 ans, Lorenzo est organisateur d’évènements, mais aussi et surtout, un passionné d’antiquités, de brocante. Il s’occupe notamment de la foire aux livres, brocante et antiquités sur deux jours le long du lac de La Clayette, évènement lourd qui a marqué le début de l’aventure.

Ce retraité très dynamique a étendu ce concept en créant une association de professionnels de la brocante regroupés dans la RAF (Rassemblements, Animations, Festivités) qui depuis le Charollais Brionnais prend une dimension quasi régionale : La Clayette en mars, juin et août, Paray-le-Monial en mai et octobre, Charolles en septembre et puis aussi Cluny à l’hippodrome.

Pour Viré, c’est une première. Plus de cent exposants, alignés autour de la salle des fêtes ainsi qu’à l’intérieur étaient présents. Il y en a pour tous les gouts et toutes les bourses.

Sous ce premier vrai soleil de l’année, les visiteurs, amateurs, chineurs de la région mâconnaise ont pu découvrir ce magnifique bric à brac d’objets anciens, en l’état ou restaurés. Déambuler dans les allées c’est un peu, entreprendre une remontée dans le temps, une plongée dans les souvenirs, c’est peut-être là que réside l’attrait de ces brocantes. 

Patrice Gaubin, maire de Donzy-Le-Pertuis et proche de Lorenzo nous confirme avec gentillesse « c’est une vraie brocante, comme il y en avait dans le temps, avec des professionnels qui mettent à la portée de leurs clients des objets authentiques, qui véhiculent une passion, une histoire. La fréquentation est fluide mais constante, de nombreuses affaires se sont faites. Cependant nos professions doivent s’organiser comme c’est le cas, durant ce week-end à Viré, qui fédèrent et rassemble en un même lieu, des vrais professionnels. Les vide-greniers nous font une concurrence considérable et déloyale.  Dans la même journée, six ou sept déballages peuvent se dérouler sur un rayon de quelques kilomètres. Ils sont de plus en plus nombreux pendant l’été ».

Même son de cloche chez Laurent Baudron qui tient brocante à Montluel : « notre métier n’a plus rien à voir avec ce que nous avons vécu jadis. Il y a les vide-greniers, les ventes en ligne par internet et puis la crise économique. C’est un autre monde professionnel, ces grandes brocantes bien organisées nous permettent de mieux nous défendre. »

Les vide-greniers sont donc un peu dans le collimateur de ces professionnels de la brocante. Le phénomène serait particulièrement criant depuis près de 10 ans. Un exposant précise, un peu amer, que « la réglementation prévoit cependant que l'organisation d'une animation de ce type doit faire l'objet d'une demande : auprès de la municipalité concernée si le déballage occupe moins de 300 m2, auprès de la préfecture s'il dépasse cette surface. Chaque demande est transmise à la Chambre de commerce et d'industrie, qui doit émettre un avis. »

Le monde change, il faut s’adapter et comme le reconnait Patrice Gaubin, il y a aussi une fracture sociale qui s’est dessinée, entre les objets de très haute qualité et très chers qui se vendent bien, et les objets « m…ouille » très bon marché, qui eux aussi se vendent très bien.

Jean-Yves Beaudot