Marc Sangoy, Président de la Cave de Lugny, a accueilli ce mardi matin le Préfet de Saône-et-Loire Yves Séguy pour une visite à l'occasion des vendanges, période clef pour les exploitations viticoles.

Cette visite programmée par l’Union viticole (UV) de la FDSEA a été l’occasion d’échanger avec les services de l’État sur les sujets de préoccupation du moment. Elle s’est déroulée en présence d'élus locaux, à savoir le député Benjamin Dirx, le sénateur et conseiller régional Jérôme Durain, Frédéric Brochot, vice-président du Conseil départemental en charge de l'agriculture et de la viticulture, et des viticulteurs adhérents.

Après un mot d’introduction de Patrice Fortune, Président de l’Union Viticole 71, Marc Sangoy a présenté la Cave de Lugny avant d'inviter à une visite.

Fondée en 1927, la Cave de Lugny représente 1250 hectares de vignoble et compte 300 adhérents. Elle a fusionné avec Saint-Gengoux-de-Scissé en 1966 et Chardonnay en 1994. 58 collaborateurs y travaillent.

La commercialisation se répartit en trois tiers de vrac et deux tiers en bouteille, un tiers en exportation vers l'Angleterre, les États-Unis, l'Allemagne et l'Australie.

La production totalise 8,5 millions de bouteilles et génère un chiffre d'affaires de 4 millions d'euros.

La Cave dispose de deux magasins qui assurent 5 % du chiffre d'affaires.

En 2007, la Cave a créé une cuvée bio. Elle est labellisée HVE (haute valeur environnementale).

L'appellation Crémant a été créée en 1975.

En 2024, les vendanges de Crémant ont permis de récolter 55 000 cagettes.

Patrice Fortune a souligné « une bonne récolte cette année en crémant avec un beau potentiel ».

Le crémant récolté à la main a requis le recrutement de plus de 500 vendangeurs venus principalement d'Italie et d'Espagne. La production de crémant représente 20 % par rapport à la production totale. Le reste est vendangé à la machine.

Le coût d'une récolte manuelle est plus du double d'une récolte en machine. 3 000 € par ha à la main contre 1 250 € par ha avec machine.

À l'issue de la visite, le Président de l’Union Viticole 71 a fait le point sur l'actualité de la viticulture et exposé les différentes problématiques au Préfet :

- La simplification administrative bloquée par les aléas de la politique

- L'hébergement des vendangeurs

- Les difficultés de recrutement

- Le dispositif TODE qui aide les agriculteurs à recruter des saisonniers est pérennisé

- La flavescence dorée, le décret sorti ne correspond pas à ce qui a été demandé en réunion...

- L'impact du changement climatique sur la viticulture, comment protéger la vigne ?

- La réglementation s'est durcie, elle évolue trop vite

- Il faut travailler sur les demandes de dérogation

- Besoin de coller au contexte climatique pour le bio

- Les viticulteurs n'ont pas forcément les moyens de mettre en place les solutions

- Nécessité d'une pédagogie, d'une formation

 

Yves Séguy a rappelé que le sujet du monde viticole ne date pas d'hier, souligné que le contexte a évolué et que la difficulté réside dans la temporalité avant de saluer ceux qui cultivent en bio aujourd'hui.

Près de 600 000 € ont été consacrés au financement de la lutte contre la flavescence.

« Mon métier consiste à rassembler toutes les énergies, d'informer les décideurs, d'expérimenter et de faire des propositions » a précisé le Préfet avant de conclure : « Le vin est un produit noble, de convivialité qui doit conduire à une responsabilité sociétale, une responsabilité gouvernementale. »

Maryse Amélineau

 

Photos © Maryse Amélineau