Ce mercredi après-midi, le préfet de Saône-et-Loire Yves Seguy a réuni en préfecture les différents acteurs du territoire, des élu.e.s et des représentant.e.s des organisations gestionnaires des projets Alimentaires Territoriaux (PAT) pour échanger sur la mise en place sur le département des PAT en prenant en compte la dimension sociale, environnementale, économique et de santé et faire le point sur l'état des travaux consolidés.

Le département compte six PAT : l'Autunois-Morvan, le Chalonnais, le Clunisois, la Bresse, Louhans et la Saône-et-Loire.

 

Le PAT au Département

Le dernier PAT est celui du Département qui a été labellisé « en émergence » le 3 mars 2022. Le Département a beaucoup travaillé pour les 51 collèges avec la mise en place de plateforme restauration, un travail sur le bio et le gaspillage alimentaire.

« La restauration collective, levier d’une politique alimentaire territoriale pour tous en Saône-et-Loire ». L'objectif est de faciliter l’accès à une alimentation locale, saine et de qualité pour tous en Saône-et-Loire.

4 axes ont été validés :

  • FACILITER LE RENOUVELLEMENT DES GÉNÉRATIONS AGRICOLES ET LA DIVERSIFICATION SUR DES PRODUCTIONS RÉSILIENTES / MANQUANTES

  • UTILISER L’APPROVISIONNEMENT LOCAL DES COLLÈGES COMME EFFET LEVIER POUR L’ENSEMBLE DE LA RESTAURATION COLLECTIVE

  • FACILITER L’ACCÈS AU BIEN MANGER POUR TOUS,

  • DÉVELOPPER ET RÉMUNÉRER LES PRATIQUES AGRICOLES RÉSILIENTES (STOCKAGE CARBONE, AB, BNI, BCE…)

 

Actuellement, le Département est dans la phase de mise en œuvre du PAT.

 

Axe 1 :

  • Sensibiliser et former les collectivités et propriétaires fonciers aux enjeux de la protection du foncier agricole et du renouvellement des générations

  • Favoriser la transmission des fermes et l’installation agricole sur des productions résilientes et prioritairement destinées pour tout ou partie à la vente locale

  • Anticiper le départ des cédants (au moins 5 ans : repérer, sensibiliser, accompagner)

  • Repérer le foncier favorable à la diversification

  • Gagner du temps et donner au(x) projet(s) le temps de maturer en gérant le foncier entre le départ du cédant et la nouvelle installation

  • Restructurer le foncier pour l’adapter au projet des repreneurs, et fournir un outil à l’installation le plus fonctionnel possible

  • Accompagner les collectivités volontaires dans des démarches de protection du foncier agricole (PAEN, ZAP…)

  • Accompagner la diversification des exploitations déjà en place, par la mise en place de nouveaux ateliers

  • Travailler à l’attractivité du métier et des territoires & faciliter l’accueil des porteurs de projet (logements, marchés, services, équipements…)

 

Axe 2 :

  • Continuer à augmenter la part de produits locaux de qualité dans la restauration des collèges, en renforçant les outils déjà mis en œuvre (Agrilocal, formations…) et en expérimentant de nouvelles solutions

  • Accélérer l’augmentation des produits locaux dans la restauration collective, pour :

  • Mettre en place des « plans alimentaires » impliquants plusieurs établissements sur un secteur géographique logique

  • Massifier, anticiper et coordonner la demande (collèges comme point d'entrée, écoles, EHPAD et autres EMS, SRC, restaurants d'entreprise, portage de repas…), pour structurer l’offre et faciliter la logistique

  • Former les cuisiniers / gestionnaire pour adapter les pratiques aux produits locaux (ouvert aux établissements hors collèges)

  • Lutter le gaspillage alimentaire par un accompagnement ciblé

  • Impliquer des territoires et des établissements autres que les collèges

  • Viser l’exemplarité

  • Dans les pratiques d’achats alimentaires du CD71 : SPASER en cours

  • Intégrer d’avantage l'alimentation dans les politiques sociales du département (personnes âgées et personnes handicapées, enfance et jeunesse, précarité…), y compris en lien avec les EPCI volontaires (ex : lien avec axe 2 sur les plans alimentaires autour des collèges / EPHAD / SRC / … et expérimentations)

 

Axe 3 :

  • Développer le maillage territorial des commerces de produits locaux et de l'aide alimentaire, sous des formes variées et adaptées

  • Mieux connaître les besoins des publics précaires et des personnes âgées pour mieux y répondre : agréger les données existantes pour identifier les manques

  • Former et professionnaliser les producteurs dans les formes de ventes diversifiées

  • Organiser et faciliter les mobilités durables des habitants et des produits, notamment dans les zones où les produits locaux sont peu accessibles

  • Éduquer et former les habitants (scolaires, adultes, personnes âgées…) aux enjeux et pratiques de l’alimentation saine, locale et de qualité, pour faciliter l’achat, la cuisine et la consommation de produits locaux

 

Axe 4 :

  • Axe transversal : cohérence avec les axes 1 et 2 : accompagner les pratiques résilientes via l’installation, la diversification, favoriser les achats de produits durables en RHD…

  • Mettre en place un réseau de « fermes pilotes » pour partager les savoirs

  • Objectiver la capacité de stockage carbone des exploitations du territoire

 

Le travail du Département s'établit en complémentarité des PAT locaux.

Du tour de table sur les six PAT, il ressort que :

  • toutes les actions requièrent de l'humain et du financier

  • l'ingénierie manque cruellement

  • l'importance du collectif et de l'éducation du consommateur

  • la complexité du montage des dossiers et de l'appel d'offres

  • la simplification des codes

  • la problématique du foncier et de la ressource en eau

  • la construction d'une filière maraîchage

 

Monsieur le préfet a conclu sur ces mots : « Le territoire respire de sa fierté, de sa qualité, de ses origines, de ses potentiels et de sa volonté d'inscrire ces modèles dans un projet de territoire qui permet de combiner un certain nombre d'acteurs, de moyens au service d'un projet collectif. Ne négligeons rien ! Les circuits courts, c'est important. Tous les outils de restauration collective ont un rôle important. Quand on donne du bien manger aux enfants, on en fait des ambassadeurs.

Pour vendre, il faut organiser la production au niveau local. Parmi les axes de progrès, cette volonté d'organiser la production, la transformation, la valeur ajoutée est dans la transformation.

Ensuite, vous avez évoqué la simplification, le rôle très positif de la Chambre d'Agriculture, nous allons accompagner ces ateliers, on mettra autant de moyens que l'on pourra.

C'est la détermination que j'affiche après cette réunion. Vous nous avez éclairé sur un certain nombre de choses et surtout sur la volonté de tout le territoire départemental de défendre notre agriculture, notre production locale. »

Maryse Amélineau

 

Photos © Maryse Amélineau