Madame le Maire de Charnay-lès-Mâcon a souhaité apporter des précisions concernant sa volonté de se retirer du Sigale (Syndicat intercommunal des gestions des activités de loisirs des enfants).

Lors d’un entretien accordé à notre journal, Christine Robin a souhaité remettre les points sur les « i » et interroge, une nouvelle fois, la gouvernance du Sigale. « Les communes ne contribuent pas à proportion au budget du Sigale notamment la commune de Charnay qui pèse près de 50 % pour 30 % de fréquentation. L’enveloppe du budget de la commune s’élève environ à 130 000 €, ce qui représente une somme importante ».

 

Quelques mots sur le Sigale (Syndicat intercommunal des gestions des activités de loisirs des enfants)

Pour rappel, l’entité regroupe 10 communes (Azé, Charnay Lès Mâcon, Davayé, Hurigny, Péronne, Saint-Martin, Saint-Maurice, Sancé, Solutré et Vergisson). Cette organisation propose notamment des stages durant les vacances scolaires, à la journée ou la demi-journée.

Selon Christine Robin, il a fallu demander le retrait de la commune de Charnay du Sigale pour être entendu et commencer à recevoir des propositions qui d’ailleurs n’ont pas été concertées. Cette volonté de retrait fait suite à de nombreuses tentatives de discuter avec la gouvernance du Sigale. « Dès l’été 2020 j’ai contacté le Sigale pour leur faire part de plusieurs remarques. La première demande a été la révision des règles de financement afin que les contributions au Sigale soient plus justes et équilibrées. On ne peut pas continuer à faire payer les contribuables charnaysiens pour les autres communes. Par exemple, selon des statistiques communiquées par le Sigale, la ville de Charnay contribue à hauteur de 47,14 % pour 29,4 % de fréquentation pour être précis. Situation similaire, toute proportion gardée, pour la commune de Saint-Martin qui contribue à 12,40 % pour seulement 5 % de fréquentation. Alors que Hurigny ne représente que 8,24 % pour 16,2 % du total des inscriptions ».

La deuxième demande concerne le rééquilibrage de la gouvernance, « nous demandons à ce que Charnay soit mieux représenté au bureau du Sigale. Nous souhaitons un représentant par tranche de 1000 habitants afin que la gouvernance soit équilibrée de manière proportionnelle. Nous avons décidé d’envoyer Claudine Gagneau, première adjoint de la commune et Virginie Chevalier, adjoint aux affaires scolaires et nous n’avons cessé de recevoir des procès d’intention qui me visaient personnellement. Claudine Gagneau a donc démissionné et je l’ai remplacé au bureau, cela leur permettra de me dire les choses en face ».

Troisième sujet sur lequel Madame le Maire attire notre attention, la remise en cause de la charge administrative du syndicat. Avec seulement un directeur et une assistante qui n’est même pas à temps plein, « l’enveloppe totale de la charge de personnel dépasse les 100 000 €. Sans vouloir offenser personne, il est donc logique de s’interroger à ce sujet… » 

Concernant la situation des enfants, Charnay connaît une croissance de sa population avec des revenus plus modestes et la loi SRU (Solidarité et Renouvellement Urbain) oblige la ville à un rattrapage en termes de logements sociaux. Cela passe par la mise à disposition d’un accueil de loisir qui est un service public. « La loi impose une certaine continuité, égalité et adaptabilité, choses qu’on ne retrouve pas forcément dans l’offre du Sigale qui me semble incomplète, il n’y a pas de services de restauration scolaire ni de transport. Nous avons donc mis en place un programme éducatif de territoire depuis Septembre 2021, et le succès rencontré nous pousse déjà à réfléchir à une augmentation de la capacité d’accueil de ce service public, je le répète. Les budgets n’étant pas extensibles, il est donc nécessaire de s’interroger sur l’utilisation de chaque euro de la commune ».

Avant de conclure, « depuis 1 an et demi, toutes nos demandes sont restées lettre morte… Le bureau ne s’est jamais réuni, nous allons rédiger un nouveau courrier dans l’espoir d’être entendu. Je dénonce un comportement autocratique de la part du président du Sigale. Nous ne faisons que défendre les intérêts financiers de la commune et les intérêts de représentation de celle-ci. Notre première volonté consiste à ouvrir une porte vers le chemin de la discussion ».

A.L.