Mercredi soir, le Théâtre-Scène nationale de Mâcon en a vu de toutes les couleurs avec un spectacle familial énergisant mêlant rythmes endiablés et projections, en format kaléidoscope, de couleurs et d'oeuvres d'art.

« Quelle est ta couleur préférée ? » Une question simple ? Pas si sûr, car avec elle, s’ouvre tout un champ d’interrogations sur le goût, le sensible, le beau…

la réponse est déterminante : elle affirme un choix, une singularité, une identité, elle indique le consensus ou l'anticonformisme.

En s’appuyant sur une scénographie truffée de jeux de lumières et de vidéo, trois amis partent à la recherche de la plus-belle-couleur-au-monde-et-de-tous-les-temps. Cette quête fait débat et les couleurs défilent dans leur diversité infinie : nature, œuvres, hommes.

Et si la beauté des couleurs, c'était celles et ceux qui les regardent ?

Les joyeux lurons qui palabrent, chantent et dansent, invitent le public à partager avec eux ce voyage initiatique et philosophique à travers l’Histoire dans un arc-en-ciel volontairement spectaculaire.

Un dispositif pop-up plonge les spectateurs dans le bleu aux cotés de Picasso, Klein ou Miro. Le metteur en scène David Bobée prend le prétexte de la couleur pour rappeler aux enfants que nos perceptions ne sont jamais anodines et qu'il n'est jamais trop tôt pour s'interroger sur les apparences ou débattre de ce qui est beau et de ce qui ne le serait pas.  Avec le rose, il interroge sur la question du genre et sur celle de l’écologie quand le vert apparaît noir.

Avec cette fantaisie survitaminée et punchy, David Bobée et l’auteur Ronan Chéneau renversent, à grands coups de pinceaux et de brosses, les préjugés et prônent l’égalité.

 

Le choix de la couleur renvoie à une dimension sensorielle, symbolique, culturelle, à la question de l'identité, du genre... Mettre en scène ce spectacle était une façon de plonger dans l'univers de ces trois acteurs du Congo, dans l'univers des enfants et dans le monde d'aujourd'hui.

David Bobée.

M.A.

Photos © Maryse Amélineau