Malgré le froid et l’humidité, le printemps est là, et pour l’association Et P’koi pas qui dit printemps, dit concert. Ce vendredi, Evelyne Clavel, la présidente et sa formidable équipe de bénévoles, accueillaient Eric Frasiak et ses guitares, accompagné de son copain-complice Benoit Dangien au piano. Belle découverte pour la plupart, l’Ardennais a enchanté la cinquantaine de personnes présentes. À la fois poète, anar, révolutionnaire, Eric qui s’est inspiré tout jeune de Léo Ferré, François Béranger raconte sa vie en chansons et en musique. Quel talent, quels textes !! Pour moi, il y a également du Renaud Séchan chez cet artiste.

Après avoir écumé les bals de sa région natale, il arrête ses études, et se consacre à la chanson. En 1986, il participe au Printemps de Bourges. Là-bas, il fait des rencontres importantes, et décide alors de monter à Paris.

En 1988, il crée son propre studio de production « crocodile studio », et monte une radio locale l’année suivante. Il y passe quelques années, mais les envies de chanson sont de plus en plus fortes. Eric se remet à l’écriture. Suivent la sortie d’un CD autoproduit et quelques concerts. Plusieurs groupes, expériences musicales, et de nombreux métiers plus tard, Eric Frasiak se lance dans l’aventure d’un vrai premier album. Consécration en 2003, et la sortie de « Repartir à zéro ». Tout un programme avec ses quatorze titres rock & folk. Beaucoup de disques ont suivi, et Frasiak aime à les faire partager.

Dans la foulée, le Carolomacérien assure les premières parties de Bashung, Thiéfaine, Fugain, Perret, et bien d’autres.
Rebelle dans l’âme, dans ses paroles tout le monde y passe. Les fabricants de chômeurs, les labos, les tueurs de lévriers Galgos, les vendeurs d’armes, les gros cons, ceux qui écorchent son nom en mettant un z au milieu de Frasiak, mais sa douceur poétique revient au galop lorsqu’il évoque Charleville, son chat, la poésie, et le jardin de son papa. Bel hommage à un être cher disparu.

Il ne recevra jamais de prix du meilleur quoi que ce soit hyper-médiatisé. Mais Eric Frasiak s’en fout, et n’envie pas ces artistes qui empilent et compilent des paroles sans âme dans leurs chansons. Son kiff est de partager son amour des mots, des rimes, et d’être au plus près de son public. Chapeau l’artiste !
Pour voir ou revoir Eric, il sera en représentation à la Grange aux Dîmes de La Vineuse-sur-Frégande le 4 octobre prochain.

Rémy Mathuriau