En tournée en France, les deux protagonistes de « 14 jours pour aller mieux » étaient au Pathé Mâcon ce vendredi soir pour présenter le film d'Edouard Pluvieux en avant-première devant plus de deux cents personnes.

 

Comment est venue l'idée du film ?

Maxime Gasteuil : « L'idée du film vient d'une expérience vécue en 2016, avec un des coproducteurs du film Benjamin Demay, qui est mon producteur de spectacle dans la vie et Edouard Pluvieux le réalisateur du film. C'est un film en famille parce qu'on fait tout ensemble depuis une dizaine d'années. À un moment de ma carrière, moi je viens d'un milieu d'artisan où on remplit des objectifs, où on a une vie, entre guillemets, normale, cette vie de saltimbanque me fait peur et me fait douter parce que on a beau créer on ne rencontre peut-être pas le public et le succès. Comme je suis assez cartésien, je me dis si ça ne prend pas là, on va arrêter et revenir à la vie d'avant. Ben me propose de faire ce stage pour me rassurer et m'ouvrir des portes. Je suis grande gueule, réfractaire et plein de préjugés pour moi il n'y a rien que des tarés. Je suis donc arrivé en me disant que j'avais aucune envie d'y aller. Je me faisais tout un monde de ce genre de stage et en fait ce sont que des gens de la société civile. Il y a vraiment de tout, des gens passés par les médicaments, les psy. Ce sont des gens qui essayent de s'en sortir et qui ne vont vraiment pas bien. La sensibilité qu'on a tous les trois nous a demandé d'en faire une comédie bien sûr mais de rire avec eux et surtout pas de rire d'eux ou de rire contre eux. On ne fait pas du tout l'apologie de ces stages. C'est plutôt une histoire d'amour, de bonheur, de paternité, de milieu social, de mensonge lié à ce stage et autour de ça. »

 

Romain Lancry : « Si on doit se moquer de quelqu'un dans le film c'est précisément de Maxime. C'est lui le débile dans l'histoire. »

 

Comment s'est construit votre personnage ?

M G : « Au moment du 1er stage j'ai dit à Ben on est dans p...de film où sont les caméras ? Je suis issu d'un milieu province, au fin fond de la France on n'a pas ces outils là. Nous, quand on ne va pas bien on continue à travailler. Dons, moi je ne comprends pas avec qui je suis et pourquoi, ils utilisent ce genre d'outils. Parce que allez expliquer à mon peur que pour aller mieux, il faut faire un calin à un sapin, ça va vraiment le déranger, je crois. Je suis le fils de mon père, j''arrive avec mes préjugés qui se cassent directement. Je suis touché de voir ces gens qui vont mieux de jour en jour, qui lâchent des personnalités qu'ils s'étaient inventées. Au fil des jours, on se rend compte que le guide du stage n'est ni un druide, ni un gourou, mais juste quelqu'un qui réunit des gens, qui les met au même niveau, sans jugement, sans ego. Il faut imaginer des ballons remplis de problèmes qu'il vient percer. Tout se vide et on rigole énormément. 

Je suis rentré réfractaire et je suis sorti de là beaucoup plus curieux avec plus d'empathie aussi. »

 

R L : « Tous les acteurs qui jouent les stagiaires dans le film, sont tirés de personnages que Maxime a réellement rencontré dans le stage. Tout est vrai. Pour des raisons scénaristiques, certains personnages réels ont été mixés par exemple Esteban qui joue à la fois un gars qui se pend pour Jesus et qui ne finit pas ses phrases, Maxime a rencontré les deux personnes. On vivait un peu en autarcie pendant 2 mois. On a crée des affinités. »

 

M G : «  C'est un film choral d'une grande sincérité. La simplicité pour nous d'être heureux c'est d'être en famille, de partager, de parler surtout. »

 

Quelle scène vous a le plus marqué et pourquoi ?

M G : « C'est la scène du cercle à la fin quand je reviens tout penaud en leur disant ça ne vous gêne pas si je peux m'installer avec vous parce que je n'ai plus que vous en fait. Le mec a vraiment tout perdu en croyant qu'il avait tout. C'est important pour un comédien qu'en face, il y ait de l'écoute. Moi, ça m'a galvanisé pour jouer ça. On l'a refait 3 ou 4 fois et j'ai toujours été puiser au plus profond. J'ai découvert cette couleur chez moi et je m'en suis délecté. J'ai passé un très bon moment à jouer la tristesse et ce personnage un peu désorienté qui n'a plus rien. On était à la fin du tournage donc tous un peu fatigués et il est sorti de là de belles émotions sincères et très généreuses. »

 

R L : « J'ai été touché par cette même scène du cercle final parce que je connaissais Maxime comédien mais je ne l'avais jamais vu encore dans un moment d'émotion pure et j'ai été agréablement surpris de voir ce vrai moment qui fonctionne et ça été un très beau moment pour moi. »

 

Quels sont vos projets ?

M G : « On tourne un deuxième film en juin, juillet qui s'appelle Ragnar le breton avec la même bande en réel et production, à l'affiche c'est moi et Mathias Quiviger. Ensuite, j'ai encore une tournée avec Retour aux sources et on termine ce spectacle en mars 2025 au Grand Rex à Paris. Après, on prépare avec Dadju un album de blues. »

 

R L : « Je suis en train de préparer mon film. Je l'ai co-écrit avec mon binôme de toujours Vladimir Rodionov. On le tourne en mai, juin. C'est une comédie autour de l'univers des anges gardiens. Les deux anges sont interprétés par Élodie Fontan et moi même. »

 

14 jours pour aller mieux, un film touchant qui invite à réfléchir sur la vie, l'amitié et la quête du bonheur.

Sortie en salles le 6 mars.

Maryse Amélineau

Photos © Maryse Amélineau

Maxime Gasteuil

Romain Lancry