Dans le cadre de la deuxième édition du festival de films en langues vivantes et pour sa première participation, Guillaume Fourrière, directeur du Pathé Mâcon avait invité ce vendredi la réalisatrice argentine Valeria Selinger pour un échange avec les élèves à l'issue de la projection de son film LA CASA DE LOS CONEJOS (La maison aux lapins).

Vendredi, Guillaume et Valeria ont accueilli 187 jeunes des lycées Cassin et Dumaine le matin et à la projection publique de l'après-midi, 81 élèves du lycée Ozanam.

Valeria Selinger a choisi de raconter une histoire de l'Argentine lors des dictatures militaires. À travers le regard d’une fillette de sept ans, nous découvrons l’histoire de la clandestinité et du militantisme. Ce film est l'adaptation du livre Manèges : Petite histoire argentine de Laura Alcoba paru chez Gallimard qui a beaucoup touché Valeria.

 

« C'est un livre rédigé à partir de ses souvenirs, ce sont des faits réels des années 75-76 », a expliqué Valeria. « En lisant ce livre, je me suis retrouvée dans les pages de Laura, c'est comme si c'était ma propre histoire qu'elle racontait. Il y avait beaucoup de points communs et j'ai eu envie de l'adapter au cinéma. Tourné dans un petit village en Argentine entre fin 2017 et 2018, le film a été terminé en 2020. C'est un film qui parle du silence d'une petite fille qui connaît un peu trop de choses et qui doit taire ce qu'elle sait. Les circonstances actuelles de l'Argentine font que ce film est d'actualité. Le 24 mars est le jour de la commémoration du coup d'État et le jour du souvenir en Argentine. On attend une grande manifestation en Argentine et à Paris.

La musique est composée par Daniel Terugi, directeur pendant 30 ans du groupe de recherche musicale de l'INA, qui est le frère de la femme assassinée dans l'histoire de mon film. Il a composé la musique comme un dialogue imaginaire avec sa sœur et comme la voix que la petite fille ne peut exprimer. »

 

Le film a parcouru le monde et obtenu plusieurs prix dans de nombreux festivals comme, à New-York, au Chili et en Équateur.

La réalisatrice se dit ravie du public français en général et trouve les échanges précieux pour elle.

 

« Je dis à chaque séance scolaire que la France a été une terre d'accueil pour l'Amérique latine. La France est pour nous, Argentins, le pays des droits de l'homme et de la culture. Je vis à Paris mais j'ai aussi une résidence secondaire en Bourgogne, dans l'Yonne. Je me sens un peu Bourguignonne aussi », a conclu Valeria.

Maryse Amélineau

Photos © Maryse Amélineau