Mon sous-marin jaune

De Jón Kalman Stefánsson

Traduit par Éric Boury

Christian Bourgois

Littérature étrangère

- Rencontre mardi 09 janvier à 18h30 à l'Académie de Mâcon

 

Un écrivain qui ressemble beaucoup à Jón Kalman Stefánsson aperçoit Paul McCartney dans un parc londonien, en août 2022. L’ancien Beatles est le héros de sa jeunesse, et le narrateur rêve de lui parler. Mais il lui faut d’abord préparer cette conversation, trier ses souvenirs, mettre de l’ordre dans l’écheveau d’émotions et de récits de toute sorte qu’il aimerait partager avec son idole. C’est donc à ce voyage dans le temps que nous invite Mon sous-marin jaune. À commencer par l’histoire d’un jeune garçon qui apprend au détour d’une phrase que sa mère vient de mourir.Quelques mois plus tard, il passe l’été dans la famille de sa nouvelle belle-mère.

La beauté sauvage des fjords de l’Ouest sera un puissant antidote contre la solitude, le chagrin, et le silence pesant de son père. L’enseignement biblique, au contraire, le met en colère et lui fait comprendre qu’il devra chercher des réponses ailleurs. Beaucoup plus tard, ce sera grâce aux livres piochés à la bibliothèque municipale qu’il commencera à comprendre dans quelle direction il voudrait diriger sa vie…Dans un récit où les lieux et les temporalités cohabitent, entre la Mésopotamie de 5000 av. J.C., la ville de Keflavik dans les années 1980 et Londres en 2022, nous croisons aussi un chauffeur de taxi fou, un moniteur d’auto-école au cœur fragile, ou encore Ringo Starr transformé en évêque médiéval, et c’est seulement la folie créatrice du romancier qui permet d’en faire son roman le plus audacieux et sans aucun doute aussi le plus ouvertement autobiographique. Ce nouveau roman de Stefánsson nous offre une occasion de saisir la quintessence de toute son œuvre romanesque. 

Né en 1963, Jón Kalman Stefánsson est l’auteur d’une œuvre importante traduite dans le monde entier.

Son dernier roman, Ton absence n’est que ténèbres, publié en janvier 2022, a reçu le Prix du Livre étranger France Inter / Le Point 2022. Ses précédents romans, notamment Asta, Entre ciel et terre et D’ailleurs les poissons n’ont pas de pieds, repris en Folio, sont déjà des classiques.

 

 

Le grand feu

De Léonor de Récondo

Grasset

Littérature française

- Rencontre samedi 20 janvier à 18h00 à l'Académie de Mâcon

 

«  Le grand feu, c’est celui qui m’anime, et me consume, lorsque je joue du violon et lorsque j’écris.  »
  Léonor de Récondo
 
En 1699, Ilaria Tagianotte naît dans une famille de marchands d’étoffes, à Venise. La ville a perdu de sa puissance, mais lui reste ses palais, ses nombreux théâtres, son carnaval qui dure six mois. C’est une période faste pour l’art et la musique, le violon en particulier.

À peine âgée de quelques semaines, sa mère place la petite Ilaria à la Pietà. Cette institution publique a ouvert ses portes en 1345 pour offrir une chance de survie aux enfants abandonnées en leur épargnant infanticides ou prostitution. On y enseigne la musique au plus haut niveau et les Vénitiens se pressent aux concerts organisés dans l’église attenante. Cachées derrière des grilles ouvragées, les jeunes interprètes jouent et chantent des pièces composées exclusivement pour elles.
Ilaria apprend le violon et devient la copiste du maestro Antonio Vivaldi. Elle se lie avec Prudenza, une fillette de son âge. Leur amitié indéfectible la renforce et lui donne une ouverture vers le monde extérieur.

Le grand feu, c’est celui de l’amour qui foudroie Ilaria à l’aube de ses quinze ans, abattant les murs qui l’ont à la fois protégée et enfermée, l’éloignant des tendresses connues jusqu’alors. C’est surtout celui qui mêle le désir charnel à la musique si étroitement dans son cœur qu’elle les confond et s’y perd.  

Le murmure de Venise et sa beauté sont un écrin à la quête de la jeune fille : éprouver l’amour et s’élever par la musique, comme un grand feu.