La conférence « Inflation hausse des taux, ralentissement économique : bilan 2023 et perspectives 2024 pour les entreprises en BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ » a été animée ce mercredi après-midi par Christophe Maurel, directeur Départemental de la Banque de France.

Philippe ROUBALLAY, président de la délégation Saône-et-Loire de la CCI Côte-dOr - Saône-et-Loire, a ainsi accueilli une soixantaine d’entrepreneurs venus assister à la présentation de l’étude, concernant les entreprises Bourgogne Franche-Comté, dans le prisme Bilan 2023 et Perspectives 2024.

Cette conférence, dans le contexte économique national, relève, pour Christophe Maurel de la prouesse car, cet expert sympathique au calme olympien, a du faire preuve d’un grand talent pour naviguer dans une mer en clair obscur, des chiffres, des taux, des courbes pour conduire les chefs d’entreprises vers les petites lueurs de la fin du tunnel de l’activité économique.

« En France, sur l'ensemble de l'année 2023, la croissance du PIB s'établit à 0,9 %. Cela confirme le diagnostic selon lequel l'économie française parviendrait à sortir progressivement de l'épisode de forte inflation, sans récession. La résilience de l'activité s'explique par le dynamisme du secteur des services, qui a poursuivi son rebond post Covid-19. Selon les projections macroéconomiques de la Banque de France, l'activité resterait ralentie en 2024 avant de se raffermir ensuite. En 2024, la croissance serait davantage tirée par la consommation des ménages, sous l'effet du repli de l'inflation, bénéfique au pouvoir d'achat des salaires, et de la baisse du taux d’épargne.

En 2025, la croissance bénéficierait également d'une amélioration de l'investissement privé, car l'effet du resserrement des conditions monétaires et financières serait moindre. En 2026, ces tendances se renforceraient pour engendrer une reprise dynamique.

Le taux de chômage augmenterait jusqu'en 2025 pour atteindre 7,8 % de la population active. Cette hausse a débuté au troisième trimestre 2023 à 7,4 %, après 7,2 % au deuxième trimestre. En 2026, l'économie française renouerait avec les créations nettes d'emplois, à la faveur d'une croissance du PIB plus forte.

L'inflation totale, qui a atteint un pic début 2023, continuerait à refluer : après une moyenne annuelle de 5,7 % en 2023, elle diminuerait fortement à 2,5 % en 2024. L'inflation totale reviendrait vers la cible de la Banque centrale européenne (BCE) de 2 % au plus tard d'ici 2025

Dans un contexte toujours marqué par la forte inflation, l'Eurosystème a poursuivi ses hausses de taux directeurs pour atteindre un taux de dépôt à 4% en septembre 2023, et s'est engagé à poursuivre son action afin d'assurer un retour de l'inflation à la cible des 2 %.

Dans ce contexte, les entreprises de Bourgogne-Franche-Comté interrogées* font état d'une progression des chiffres d'affaires en 2023 à l'exception de l’industrie.

Une croissance modérée de l'activité globale est attendue pour 2024, créatrice d'emplois, avec un repli de la production du secteur de la construction.

INDUSTRIE : un tassement des chiffres d'affaires en 2023 malgré un effet prix favorable. Une faible progression est attendue en 2024.

SERVICES AUX ENTREPRISES : une poursuite de la croissance des chiffres d'affaires en 2023. Celle-ci devrait se prolonger en 2024.

HOTELS, RESTAURANTS, LOISIRS : une augmentation des chiffres d'affaires en 2023. Une stabilité attendue en 2024.

CONSTRUCTION : une progression de la production en 2023. Un recul anticipé en 2024. A l'exception des travaux publics dont les volumes sont en léger repli. Les effectifs ont été renforcés (+ 2,5 %). Les délais de paiement se dégradent pour la majorité des acteurs. En 2024, la production devrait chuter tant en valeur (- 2.9 %) qu'en volume (- 5.8 %) sur l'ensemble des segments. »

Comme le précise Christophe Maurel, le secteur du BTP souffre, et cette inquiétude ne trouve pas les signes de sérénité, ni de quiétude à court terme.

Alors pour terminer sur une note positive ce responsable de la l’institution au service de l’économie rassurent : « la baisse des taux, c’est pour l’automne 2024. » Qu’il dise vrai ! Attendons l’automne !

Jean-Yves Beaudot