C’est à la salle Pavillon aux côtés du président de Région Jérôme Durain ce vendredi soir que le collectif Mâcon Demain a lancé sa campagne. Mâcon Demain est soutenu par le PS. La présence de Jérôme Durain, ex-sénateur socialiste, devenu “monsieur lutte contre le narco-trafic”, marque avec éclat cet engagement dans une gauche socialiste qui se veut réformatrice et social-démocrate.

Mais le collectif entend dépasser les clivages strictement partisans : dès son lancement, il s’est dit « ouvert à toutes et tous », une démarche citoyenne plus qu’un ralliement politique. Un esprit d’ouverture pragmatique qui a été rappelé dès le début de la soirée par le président du Conseil régional de Bourgogne–Franche-Comté :

« Émile incarne une nouvelle génération de gauche, celle d’une gauche ancrée dans le réel… les deux pieds dans la réalité de ceux qui ont le plus besoin du service public. Il y a quelque chose de fondateur à voir émerger une nouvelle offre politique, ancrée dans un contexte général, pour maintenir la société française dans son unité et son indivisibilité.
Au niveau national comme au niveau local, Émile est bien placé dans ce combat. On a besoin d’une vraie dynamique ouverte à toutes celles et ceux qui porteront cette initiative citoyenne de gauche et socialiste. »

On l’a bien compris : le parrain de Mâcon Demain laisse la porte ouverte à tous, mais les regards se tourneront rapidement vers Mâcon Citoyens. L’affaire est à suivre.

Émile Blondet prend ensuite la parole dans un climat d’espérance perceptible dans la salle.

Âgé de 31 ans, ancien magistrat administratif, énarque, ayant travaillé au ministère de l’Économie et enseigné l’économie à Sciences Po, cofondateur du collectif “Service public populaire”, une permanence d’accès au droit, le candidat présente un CV bien fourni. C’est cette énergie accumulée qui va structurer le discours du jeune prétendant à la première magistrature de la ville, voulant « donner la parole aux gens, proposer des idées issues du terrain sur des sujets locaux ».

Cinq urgences sont définies : la sécurité, la santé, la crise du commerce, le logement et l’urgence climatique.

Le candidat insiste : « Nous devons aborder l’insécurité à bras-le-corps, renforcer la police municipale. Nous avons le devoir d’ouvrir un chemin d’espérance pour notre sécurité. »

Même offensive pour la santé : « lutter contre le désert médical qu’est devenu Mâcon, mettre en place un centre de santé municipal, comme une mutuelle municipale. »

Concernant le commerce du centre-ville, l’objectif est clair : relancer et revitaliser un commerce local condamné à une « crise du centre-ville ».
« Il existe des outils de politiques publiques qui ne sont pas mis en œuvre. La collectivité a tout son rôle à jouer. »

Pour le logement, et plus spécifiquement la rénovation du parc privé, il s’agit de trouver des solutions pour l’habitat, la rénovation et le logement abordable : « En centre-ville, un logement sur cinq est vacant. »

Sur le plan écologique, la “crise écologique” est mentionnée comme une urgence : « Le tout-béton n’est plus possible… Les transports publics doivent être gratuits. »

Ces urgences ne masquent pas les trois sujets structurants que dessine Émile Blondet : l’enseignement, le tourisme et la coopération avec les territoires de l’autre rive de la Saône, « axes d’attractivité et de développement ».

La synthèse de la démarche de Mâcon Demain, c’est surtout le lien social, « qu’il faut retisser : parité homme/femme, familles monoparentales, handicap, et place pleine et entière des quartiers. On a besoin d’une vraie respiration démocratique, de transparence et de cohérence dans le financement des actions entreprises. La verticalité masque pourtant des marges qui existent. »

Loin des attaques frontales et des coups bas, Émile Blondet reste dans son couloir. Il sait que la course sera longue, mais c’est « une nouvelle page » qu’il veut écrire avec son équipe : démocratie locale, gouvernance ouverte, respiration démocratique, participation citoyenne… autant de lignes à inscrire sur cette page à inventer.

La salle est sous le charme de cet orateur qui, avec une simplicité intelligente et un air mutin mais déterminé, ravive l’espérance dans les cœurs de gauche présents. Les applaudissements sont nourris, l’ambiance chaleureuse porte ces espoirs de changement.

Ce sera donc, à n’en pas douter, une affaire à suivre.

J.-Y. Beaudot

 

Emile Blondet et Jérôme Durain