Une exposition consacrée à la femme préhistorique a été inaugurée au musée de Préhistoire.
Hervé Reynaud, conseiller départemental délégué à la culture et au patrimoine, inaugurait vendredi la nouvelle exposition du musée de préhistoire de Solutré « Femmes de la Préhistoire », devant les élus des communes du Grand Site.
Pierre-Guillaume Denis, responsable du musée de préhistoire, a présenté et commenté l’exposition aux invités.
Cette exposition présente un panorama de connaissance sur la place et le rôle des femmes dans les sociétés préhistoriques entre -40 000 et -10 000 ans.
Qui étaient les femmes de la Préhistoire ?
Ne la cherchez pas dans la grotte en train de balayer, elle est à la chasse ! Car désormais, comme le rappelle le titre du récent ouvrage de la préhistorienne Marylène Patou-Mathis, l’homme préhistorique est aussi une femme !
Leur représentation tient plus aux préjugés de préhistoriens masculins qu’à l’examen de témoins archéologiques, les seules sources de renseignements disponibles sont leurs restes osseux qui informent sur leur aspect physique, leurs sépultures (position sociale) et leurs vêtements.
Enfin et surtout leur image, transmise dans l’Art de la Préhistoire « statuettes, gravures ou rares représentations sur les parois des grottes ornées, révèlent l’importance de la féminité chez les chasseurs-cueilleurs préhistoriques. »
Plus de 250 statuettes, aujourd’hui appelées Vénus, sont ainsi dénombrées sur plusieurs dizaines de sites, du nord Pyrénées au lac Baïkal. Généralement rondes, enceintes ou obèses, ces femmes nues ont une poitrine développée, des hanches et des fesses pleines, leurs membres sont réduits à leur développement minimum, la plupart n’ont pas de visage.
La signification de ces figurines nous échappe : hommage au « beau sexe », statuettes votives représentant une déesse de la fertilité, amulettes de protection pendant les accouchements … ? Les hypothèses répondent à l’envie de comprendre, mais peut-on pour autant s’en satisfaire ?
Jusqu’au milieu du XXème siècle, la présence d’armes ou bois de cerf (trophées) dans les sépultures, impliquait que c’était celle d’un homme viril, chasseur ou chef respecté.
Cependant le réexamen des squelettes ou plus récemment les analyses ADN ont amené des « changements de sexe ». Ainsi, en 1988, « l’Homme de Menton », découvert en 1872 portant une coiffe ornée de 200 coquillages et de canines de cerf, a tardivement changé de sexe, un examen plus poussé l’a finalement transformé en « Dame de Cavillon ».
À l’heure où la société prend conscience des violences et des inégalités de genre, nous nous rendons compte que les femmes préhistoriques ont pu mener les mêmes activités, obtenir les mêmes statuts que les hommes … être leurs égales !
Exposition visible jusqu’au 3 mars 2024 au Musée de la Préhistoire
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JM Milamant
