Ça, c'était samedi dernier. Le collectif Belles rives 01 se mobilisait au niveau du pont St-Laurent pour diffuser un tract à la population passante. 

« L'objectif de notre première rencontre sur le terrain est de sensibiliser la population des deux rives aussi bien Saint-Laurent que Mâcon et même de l'agglomération mâconnaise sur l'impact néfaste visuel et environnemental d’un hôtel à l’architecture moderne à quelques encablures du pont de Saint-Laurent datant du XIème siècle et de l'hôtel des ducs de Savoie et du bien-fondé de la chose… », déclarait Jean Chareyre, l'un des trois élus de l'opposition, membre du collectif, lors du premier rassemblement mi-janvier.

Avec le soutien de l'association de Sauvegarde de Soufflot (Mâcon) et de l'association de sauvegarde du patrimoine de St-Laurent, le collectif s'est donc mobilisé place de la République à Saint-Laurent samedi dernier pour poursuivre la dénonciation du choix de l'implantation d'un hôtel sur cette même place.

D’une dizaine de membres à sa création, voici aujourd’hui un collectif qui annonce plus de 70 membres, dix de plus rien que pour la journée de samedi.

Distribution d’un tract et invitation à discuter, à échanger ses idées et ses opinions tout en étant loin d’être contre l’implantation d’un hôtel de luxe sur la commune, mais ailleurs, pour préserver le site actuel sur le périmètre du pont de Saint-Laurent, monument historique.

« Aucune occasion de débattre sur le sujet n’a été donnée en conseil municipal », selon Jean Chareyre. Le collectif a donc déposé un recours gracieux auprès de la municipalité demandant à retirer la délibération du conseil municipal en date du 15 novembre 2021, exécutoire le 7 décembre, relative à ce projet immobilier, qui affecterait le patrimoine de Saint-Laurent en masquant l’hôtel des ducs de Savoie.
« Nous avons découvert le projet lors du vote du déclassement du domaine public communal et son reclassement dans le domaine privé », tient à rappeler Jean Chareyre, conseiller municipal d’opposition.

Samedi prochain, les membres du collectif se retrouveront de nouveau place de la République pour une nouvelle action de sensibilisation.

MsP

 

Photo Michel Pelletier

 

 


Jacques Doussot, maire de St-Laurent, a tenu à répondre au collectif en apportant des précisions sur les procédures en cours concernant l'ouvrage. Au delà, il trace les grands traits du St-Laurent de demain.

Propos recueillis par téléphone mardi soir (Jacques Doussot a souhaité s'exprimer après le conseil municipal qui se tenait lundi soir).

 

« Pour l'hôtel, le permis de construire est à l'instruction. Nous avons entamé la procédure de déclassement du domaine public. Nous n'avons pas pu faire la réunion publique en décembre pour cause de crise sanitaire. Mais le projet a été présenté en conseil municipal le 15 novembre. Le Conseil est ouvert à tous et les oppositions peuvent évidemment s'exprimer, ce qui n'a pas été le cas. Quoi qu'il en soit, les procédures administratives sont longues et commencent juste. Il y aura évidemment enquête publique. Par ailleurs, nous faisons des permanences d'adjoints tous les samedi et le dossier est consultable par tout un chacun en mairie. Nous sommes ouvert au dialogue et la transparence est totale. Nous ferons une réunion publique d'ici la fin du mois ou le début du mois de mars. 

 

Au delà de cet hôtel, qui participera de l'attractivité de notre commune, projet travaillé avec l'architecte des bâtiments de France, notre volonté pour St-Laurent est d'en faire une commune exemplaire en terme de mobilité écologique. Nous travaillons pour ça en étroite collaboration avec l'Agglomération MBA sur un schéma de mobilité qui comprendra deux grands parkings, des transports en commun gratuits, une gare routière avec vélos électriques. Le but est de faire baisser le flux de circulation pour avoir une commune apaisée.

Nous travaillons aussi sur la réfection du centre-bourg, qui a des bâtiments insalubres en grande fragilité.

 

Pour ce qui concerne directement le collectif et ses tracts, le contenu est diffamant. Des suites engagées par l'ordre des architectes sont fort probables. Nous même avons saisi la gendarmerie suite à un comportement inacceptable samedi matin. Encore une fois, les élus de l'opposition peuvent s'exprimer en conseil municipal. Ils ne l'ont pas fait. »

Propos recueillis par Rodolphe Bretin