Journée de mobilisation ce mardi 1er mars à EUROSERUM, site commun avec FRANCE-LAIT, Régilait le long de l’ancienne N6 à Saint-Martin-Belle-Roche, journée de grève et présence également d’une grosse délégation au salon de l’agriculture de Paris pour contester la prochaine fermeture du site.

 

L’annonce du 1er février a abasourdi tout le personnel de la branche du groupe SODIAAL, annonce d’une fermeture de Saint-Martin-Belle-Roche ainsi que celui de CANDIA à Campbon en Loire atlantique.

S’il est évoqué le chiffre de 119 licenciements sur le site mâconnais, c’est oublier ceux qui ne comptent pas directement sur le papier officiel, laissés pour compte, les intérimaires, les apprentis, les CDD et, bien-sûr, les dégâts collatéraux toujours présents dans de telles circonstances, les familles, les sous-traitants, les commerçants, les écoles qui seront impactés par la fermeture pure et alors (si) simple d’un établissement présent depuis 1947.

Seul FRANCE-LAIT subsisterait « alors qu’EUROSERUM avait des carnets de commande, comme on dit dans ce cas, pleins qui garantissaient un avenir serein. »

Même si l’inquiétude avait pris corps il y a six, huit mois en arrière, personne ne pouvait réaliser, parmi les salariés, que le couperet allait tomber si durement, si brutalement et pour une échéance si rapide, le mois de juillet prochain.

 

« La direction ne parlait que de rentabilité, rentabilité positive ne soulevant aucune inquiétude pour les années à venir. Il aura donc fallu le 1er février pour découvrir la plan d’anéantissement d’années de travail, de carrière entière consacrée pour certains ouvriers. Même pas d’alerte qui aurait permis d’envisager d’autres solutions, réduction de la masse salariale par des départs anticipés, des reclassements sur FRANCE-LAIT, des plans de retraite négociés, non rien de cela, fermeture pure et simple, point final. »

« Commencé le 1 février, et qui, pour eux (NDLR : les directeurs du groupe), est sensé terminer le 1er juillet, les réunions sont faites, bâclées, à la va-vite, on n’a pas le temps de négocier, de discuter… On demande une recherche sérieuse d’un repreneur parce qu’on a vraiment l’impression que le but est de fermer l’usine sans aucune reprise … L’usine est en parfait état, elle tourne énormément, les autres sites sont saturés et on ne comprend pas où vont aller les produit l’année prochaine, qu’est-ce qui va se passer.

La mobilisation aujourd’hui s’établit sur deux niveaux, une partie des salariés est partie sur Paris, une quarantaine, nos collègues manifestent avec nos camarades de CANDIA, des personnes de YOPLAIT, du personnel EUROSERUM d’autres sites, ainsi un total de 200 personnes environ au salon de l’agriculture et, ensuite, devant le siège social de SODIAAL.
Autre niveau sur nos 119 employés de Saint-Martin-Belle-Roche, présence sur le site même en grève générale jusqu’à ce soir minuit. »

« D’autres actions sont envisagées, le but est de communiquer au maximum pour faire comprendre aux gens, pour faire réagir les gens sur le fait qu’un outil industriel est en train d’être cassé, outil qui est pourtant viable, nous devons aussi faire prendre conscience aux agriculteurs qu’ils seront touchés par cette fermeture, surproduction de lait dont personne ne saura quoi faire, risque de fait de diminution des revenus en perspective.
Bien-sûr FRANCE-LAIT (donc REGILAIT) sera aussi touché avec une superficie de site énorme et un matériel bien trop volumineux à gérer. Il faut aussi ajouter à cela une centrale d’épuration proche à continuer à faire tourner, elle coûte à elle seule 800 000 € par an… »

« On a l’impression d’être sacrifié au nom de l’économie, d’une réflexion à la va-vite d’économistes et d’une direction de SODIAAL complétement hors réalité autant pour les employés que pour les coopérateurs et les agriculteurs. »
« Notre but il est louable, c’est tout simplement que tout le monde puisse partir d’ici ou rester ici avec un emploi, une sécurité, un projet et pour nous cela passe par un repreneur en priorité car ce sera la personne qui pourra nous apporter le plus d’emplois, on pense. »

Fabien Prost, délégués CGT Eurosérum

 

 

Beaucoup de commerces, d’entreprises, de citoyens ont permis cette journée par des dons en nature de victuailles afin que les personnels en grève sur place ou en déplacement à Paris puissent tenir jusqu’à ce soir minuit.

Vous pouvez vous arrêter sur le site ce soir à votre sortie de travail ou juste pour rendre visite et saluer les employés en lutte pour leur emploi.
Des chauffeurs de poids-lourds de passage sur l’ancienne nationale, la D906, des chauffeurs de voitures particulières ou professionnelles beaucoup klaxonnant au passage le long des grilles du site repérable avec les énormes banderoles annonçant le mouvement en cours et les 119 poupées matérialisant les 119 futurs licenciés potentiels, voilà l’ambiance d’un passage sur place en fin de matinée sous un soleil printanier et un ciel bleu magnifique peut-être annonciateur d’une prise de conscience des directions du groupe SODIAAL de l’incongru d’une telle décision affectant tant de familles, d’enfants.

MsP

Photographies Michel Pelletier

et CGT Eurosérum

 

 


Prise de parole de la Cgt Eurosérum

à la Fédé le 1er mars 2022

 

 Le 1er février dernier, un mois tout pile aujourd'hui, au Comité de Groupe​ à La Maison Sodiaal Paris, nous avons appris, et donc pris de plein fouet, la fermeture de 2 sites Sodiaal en France.
Un site Candia à Campbon, dans le 44, département de la Loire Atlantique, 161 licenciements, et le second, chez Eurosérum, à Saint Martin Belle Roche dans le 71, département de la Saône et Loire au Sud de la Bourgogne, 119 licenciements. Ces 2 sites représentent à eux deux, pas moins de 316 salariés, sans compter les CDD, intérimaires, apprentis, et presque autant de familles sacrifiées. Pour quelles raisons ? Comment peut-on justifier encore une fois, détruire tant d’emplois, de vies, de familles ; et comme pour seul raison, la stratégie, dite économique. Cette stratégie destructrice, purement capitalistique et vraiment sans aucune morale !!

Le site Eurosérum de Saint Martin Belle Roche a fait vivre des générations depuis 1947: des familles ouvrières entières, travaillant pour traiter les excédents laitiers, et les sérums, afin de nourrir la nation et des enfants partout dans le monde. Depuis 75 ans, le site a su traverser différentes crises, et s'est toujours redressé !

75 ans d’histoire - Eurosérum, anciennement France Lait, et seulement quelques personnes hautement placées, voudraient tout jeter, tout détruire ! Sans aucune possibilité de retour en arrière ! Après avoir encaissé des millions d’euros pendant des années. Ça ne rapporte soi-disant plus assez à la Sodiaal, la plus grande coopérative laitière de France, donc on raye cet outil industriel et ces familles de la carte ?

Mais comment peut-il en être autrement, lorsque l'on sait que Sodiaal finance le cabinet Mc Kinsey pour avoir ses conseils. Petits arrangements entre amis, avec à la clé, quelques millions d’euros d’économies, et pour un effet de communication ? Nous savons tous très bien que l'humain ne fait pas partie du vocabulaire de ces cabinets de consultants. Tout comme la valeur de notre travail, qui est une source inconnue pour ces personnes aveuglées par des données de rentabilité à court terme ! ​​

Nous ne pouvons pas les laisser nous anéantir, raser notre bel outil industriel, notre travail sans réagir ! Du haut de leur piédestal, nous devons les faire trembler, tomber ces grands décideurs, ces grands destructeurs !

Les salariés de cette belle usine, ont fabriqué des produits pour l'agroalimentaire, ont construit pendant 75 ans, un outil de travail aux normes. Et eux, grands cadres dirigeants de la Sodiaal, sans aucun état d’âme, sont là pour tout abattre !
Ces outils sont rentables, ils doivent continuer de fonctionner avec notre savoir-faire. Et pour cela, nous devons nous faire entendre, nous allons leur faire comprendre que notre détermination, vaut plus que leurs ambitions, leur stratégie, qui se limite seulement à faire du profit, au détriment de la vie des salariés !!