L'orage de samedi a fait d'énormes dégâts sur les cultures. L'heure est à la désolation.
Chez les Vermeil, on vit de l’agriculture de père en fils depuis plusieurs générations. Et l’actuelle, c’est Loïc, petit-fils de Charles, et fils de Didier, qui avec sa compagne Émilie, ont repris l’exploitation familiale. Depuis deux ans, ces jeunes ont fait le pari du « sans pesticide ». Un hectare de surface maraîchère sur la commune de Saint-Martin, plus 23 hectares de vignes faisaient leur bonheur, même si le métier n’est pas facile. Leurs légumes frais se vendaient en direct devant leur magnifique jardin à deux pas de l’église ou sur les marchés des alentours.
Ce samedi après-midi, la tornade de grêle, de pluie et de vent qui s’est abattue sur la région mâconnaise a ruiné tous leurs efforts. En moins de cinq minutes, l’hectare de jardin et les 23 de vignes ont été hachés par des grêlons d’une intensité incroyable. Le grand-père Charles a le souvenir d’un épisode dévastateur il y a fort longtemps, mais pas d’une telle intensité.
Les légumes frais attendus par les nombreux clients et restaurateurs, sont pulvérisés. Il ne reste rien. « Ce matin encore, on ne savait pas ce qu’il y avait sous les nombreuses feuilles de la centaine de pieds d’aubergines », confie Loïc désemparé devant son jardin qui n’en est plus un. Tomates, haricots, courgettes, melons tout est anéanti. « Il est tôt dans la saison, peut-être que des fraisiers redémarreront » poursuit le jeune agriculteur. On sentait toute l’émotion dans les paroles et les regards de ces deux jeunes maraîchers, qui voient détruit en cinq minutes, ce qu’ils ont construit depuis deux ans.
Les 23 hectares de vignes, avec vue sur la Saône, ne sont pas mieux lotis. Les grappes durement touchées ont déjà pris une couleur marron. « Peut-être en sauverons-nous un petit peu, si la maladie ne se met pas dedans », espère Loïc. Avec Émilie, pour leur vigne, ils pensent maintenant aux deux ou trois prochaines années à venir. « Il va falloir vérifier si les branches maîtresses que l’on garde lors de la taille n’ont pas été trop impactées, et pourront continuer de produire du raisin », continue Loïc.
En attendant, Émilie et Loïc veulent se retrousser les manches, sauver ce qui peut l’être, bien secondés par la famille Vermeil, et repartir de plus belle, remplis de bonne volonté qui ne leur manque pas. Et que les gens ne les oublient pas, car ils existent encore.
Mâcon Infos leur souhaite bon courage.
Rémy MATHURIAU