Le préfet Yves Séguin et sa directrice de cabinet, Louise Thin-Rouzaud sont venus à la lande de Nancelle à la Roche-vineuse, à la rencontre des acteurs de la forêt, privés et publics ce vendredi 28 juillet. Ils sont préoccupés par les risques d'incendie.
Alors que les images des incendies dans le bassin méditerranéen, tournent en boucle sur les chaines d’infos, les autorités locales demeurent sur le qui-vive même si cette année, pour l’instant, les conditions météo sont moins préoccupantes qu’en 2022.
A la Roche-Vineuse, il n’a pas été seulement question de sécurité mais aussi de gestion de la forêt au sens large, qui de l’avis de tous, privés ou publics, rapporte peu. La valorisation du m3 de bois a un peu baissé ces derniers mois, conséquence du ralentissement de la construction.
Quelles essences demain ?
Et les interrogations perdurent sur les essences à planter à l’image de l’ONF qui gère la forêt communale de La Roche Vineuse. « On pensait partir sur du douglas, finalement, on va proposer un mélange avec des chênes pubescents et des pins ». En d’autres termes, ce sont les essences méditerranéennes qui « remontent ». Si certaines espèces ont encore de l’avenir sur le territoire comme le châtaignier ou l’érable champêtre, en revanche, les jours du hêtre semblent comptés en Saône-et-Loire, comme ceux de l’épicéa. « Le changement climatique va trop vite, la forêt n’a pas le temps de s’adapter seule… », assurent les professionnels.
L’Homme responsable 9 fois sur 10 d'un départ de feu
Sur la prévention des risques incendies, le préfet de Saône-et-Loire a rappelé le contenu de son arrêté qui interdit les feux de plein air.
Mais il existe des marges de progrès dans la prévention : débroussaillage le long des routes pour faire des coupe-feux, élargir des pistes pour permettre aux camions de pompiers de se croiser, créer des zones de retournement, répertorier les points d’eau privés… C’est un véritable plan de bataille qui doit être mis en place. « Mais sur la forêt privée, c’est plus compliqué car il faut convaincre les propriétaires », reconnaissent les concernés.
La forêt privée, 75 % des surfaces et 47 000 propriétaires (!), est très morcelée, même si certains propriétaires comme la famille Brochot, présente cet après-midi, aux côtés du CNPF et du syndicat Fransylva, sont actifs notamment pour créer des saignées qui permettent à l’eau de rentrer dans la forêt et d’humidifier.
Le préfet suggérait aussi des partenariats avec le monde associatif (scouts, randonneurs chasseurs,) pour servir de lanceur d’alerte.
Mais en cas de risques plus importants (canicule et vent), les interdits pourraient monter d’un cran. C’est en tout cas les préconisations de l’ONF : interdiction des travaux sylvicoles, de certaines manifestations (avec feux d’artifices…) et pourquoi pas interdire l’accès aux massifs, non seulement aux véhicules mais aussi aux randonneurs. La question n’est plus un tabou. « L’arrêté est prêt » confie la directrice de cabinet, « c’est notre métier d’anticiper. »
Car, faut-il le rappeler, 90 % des feux sont d’origine humaine. Donc éloigner l’homme de la forêt, c’est forcément réduire largement le risque. « Mais il faudra sensibiliser si on devait prendre de telles décisions, les gens d’ici ne sont pas habitués ».
Avant que le préfet ne fasse l’apologie de toutes les vertus de la forêt : « on résume la valeur de la foret à la valeur bois, c’est une erreur. La forêt a aussi une valeur environnementale et sociétale. »
Sixte Brochot explique au préfet les aménagements réalisés dans ses parcelles.
Les agents de l'ONF et la maire de La Roche Vineuse
Le président du syndicat Fransylva (au centre)
Le directeur du SDIS 71