Les conclusions d'une enquête menée par l'UFC-Que choisir de Saône-et-Loire.

 

Communiqué

Alors que la Commission européenne doit choisir d’ici la fin de l’année le format du futur étiquetage nutritionnel obligatoire des produits alimentaires, le lobby des industriels prétend que les produits traditionnels seraient stigmatisés par le Nutri-Score. Pour démystifier cette assertion, l’UFC-Que Choisir de Saône-et-Loire rend publique aujourd’hui une enquête menée sur 97 produits qui démontre qu’à rebours des idées reçues, une majorité des produits alimentaires du terroir de Bourgogne-Franche-Comté obtient un bon classement avec le Nutri-Score.

Pour que les consommateurs puissent systématiquement bénéficier de cet outil fiable pour équilibrer leur alimentation, l’UFC-Que Choisir transmet les résultats de son enquête à la Commission européenne et l’exhorte à retenir le Nutri-Score comme futur modèle européen obligatoire.

L’enquête de l’UFC-Que Choisir contredit l’argument douteux des industriels

Face à l’augmentation préoccupante du surpoids et de l’obésité et leurs conséquences délétères sur la santé, les autorités européennes ont prévu d’imposer en face avant des produits alimentaires un étiquetage nutritionnel simplifié dont le format devra être défini d’ici fin 2022. Dans ce cadre, il serait logique de choisir le Nutri-Score, un affichage simple et rigoureux plébiscité, aussi bien par les scientifiques que les consommateurs, et déjà adopté en France et dans cinq autres pays de l’Union européenne.

Bien décidés à masquer la faible voire la mauvaise qualité nutritionnelle de leurs produits et refusant toute amélioration de leurs recettes, certains industriels s’activent pour tenter de décrédibiliser le Nutri-Score. Leurs lobbyistes, instrumentalisant le capital ‘’sympathie’’ dont bénéficie le patrimoine alimentaire européen, prétendent que son calcul serait erroné car il donnerait systématiquement de mauvaises notes aux produits traditionnels en citant notamment le roquefort, le jambon de Parme, l’huile d’olive, etc.

Souhaitant faire toute la lumière sur cet argument biaisé, des associations locales de l’UFC-Que Choisir de Bourgogne- Franche-Comté, dont celle de Saône-et-Loire, ont recueilli un échantillonnage de 97 références de produits, représentant 38 aliments typiques de Bourgogne-Franche-Comté, afin d’en calculer le Nutri-Score. Les résultats montrent que loin d’être systématiquement mal notés, nos produits traditionnels se répartissent au contraire sur toutes les classes du Nutri-Score.

Des Nutri-Score favorables pour plus de la moitié d’aliments traditionnels

On compte 21 aliments de Nutri-Score A, B et C, soit une majorité des aliments relevés. Parmi les aliments de Nutri-Score A ou B, c’est-à-dire ceux qui ont la meilleure qualité nutritionnelle et dont la consommation est encouragée par le Programme National Nutrition Santé (PNNS), la Saône-et-Loire a relevé notamment :

=> Pour les fruits et légumes : le cassis noir de Bourgogne et plus généralement les fruits ou légumes qui sont sources de fibres et de nombreux micronutriments essentiels tels que les minéraux et les vitamines,
=> Pour la viande et la volaille : le Poulet de Bourgogne-Franche-Comté IGP, le Bœuf de Charolles AOP et le Coq au vin qui constituent de très bonnes sources de protéines.

Parmi les aliments de Nutri-Score C, on note en particulier le Jambon persillé de Bourgogne-Franche-Comté, que l’on a trouvé décliné en nombreuses fabrications différentes, ou la Terrine de campagne aux escargots.

Nutri-Score D et E : gare aux fausses interprétations !

Contrairement à ce que prétendent les opposants au Nutri-Score, il apparaît que les aliments traditionnels de Nutri-Score D ou E représentent en réalité une minorité d’aliments de notre échantillonnage.

On trouve notamment en Saône-et-Loire, l’Epoisses ou le Jambon sec du Morvan. Ce classement opéré par le Nutri-Score est parfaitement justifié puisqu’il traduit les fortes teneurs en matières grasses saturées et en sel présentes dans certaines charcuteries ou certains fromages, ou encore la proportion élevée de sucre dans les desserts.

Rappelons que ce classement, rarement affiché sur les produits mal notés, ne vise en aucun cas à les dénigrer, ni à en interdire leur consommation, mais signifie seulement qu’il est recommandé de les consommer en quantités modérées et à des fréquences raisonnables. Sous réserve de respecter ces recommandations, ces produits ont donc tout à fait leur place dans une alimentation diversifiée et équilibrée.

Souhaitant que les consommateurs puissent choisir leurs aliments pour équilibrer leur alimentation, l’UFC-Que Choisir ayant démontré que le Nutri-Score ne stigmatise pas les aliments traditionnels : 

- Exhorte les professionnels de l’agro-alimentaire à ne plus dénigrer ce classement nutritionnel,
- Enjoint l’Union européenne de ne pas céder aux faux arguments des lobbys industriels, en choisissant le Nutri-Score pour qu’il devienne le futur modèle obligatoire au niveau européen.