Il s’agit, selon les mots mêmes de Julien Charles, préfet de Saône et Loire, d’une initiative innovante et pionnière, suivie de très près par la ministre du Logement. Cette convention consacre en effet l’excellence des relations entre les services de l’État et l’acteur du logement social qu’est l’OPAC, et organise l’accompagnement des déplacés ukrainiens vers le logement.

La situation provisoire dans laquelle se trouvent les déplacés se prolonge, nécessitant une mobilisation forte des dispositifs pour leur permettre de s’intégrer dans l’emploi et le logement.

Le préfet de Saône et Loire a dressé un état des lieux précis de la situation des déplacés ukrainiens : « plus de 520 ont étés accueillis dans le département depuis le déclenchement de l’invasion russe, 346 sont en hébergement citoyen chez les particuliers. 92 sont hébergés par les collectivités, 84 sont en hébergement collectif, au SAS du Creusot. »

 

Le protocole mis en œuvre aujourd’hui est l’aboutissement d’une volonté partagée d’accorder aux ressortissants ukrainiens l’ensemble des droits que leur reconnait le droit de l’Union européenne dans un statut de protection temporaire de 6 mois renouvelable jusqu’à 3 ans. Le droit au logement, comme le droit au séjour et au travail, structurent ce statut.

Pour le représentant de l’État,« nous sommes dans une situation d’hébergement, et non de logement, les familles, les demandeurs repérés par nos services, s’inscrivent dans un parcours régulier d’accès au locatif : solvabilité, emploi, autonomie, pour devenir des locataires classiques, c’est toute l’originalité de la démarche, les services de l’État, comme tous les acteurs du logement et de la protection sociale interviennent, de concert, en amont, et par étapes, dans cette marche vers l’autonomie des ressortissants ukrainiens. »

 

Lionel Duparay, président de l’OPAC 71, reconnait ce résultat collectif : « je suis heureux de signer cette convention qui est le résultat d’un long travail en commun, nous le devons à l’excellence des relations que nous entretenons et avons toujours entretenu avec les services de l’État, ce travail en proximité nous permet d’accueillir dans un premier temps 200 personnes. »

Georges Martins-Baltar, directeur départemental de l’emploi, du travail et des solidarités, est revenu sur les actions qui ont préludé à cette signature : « avec tous les intervenants, familles d’accueil, collectivités locales, associations, bailleurs sociaux, services de l’état, nous avons réalisé une rentrée dans le droit commun pour ses réfugiés, il faut comprendre que toute ses interventions constituent, un véritable travail de dentelle, rendu possible par les très bonnes relations que nous vivons entre tous les acteurs de la solidarité, dans notre département. »

 

L’incertitude sur l’issue du conflit et sur l’avenir des Ukrainiens déplacés nécessite de poursuivre et d’étendre ce travail de proximité, de dentelle, et de traitement au cas par cas. La convention entre l’OPAC et l’Etat sur le logement est donc un élément innovant, des dispositifs déployés dont le suivi est assuré, nous dit Georges Martins Baltar, tous les lundis par la cellule ukraine.

J.-Y. B.