Le préfet a présidé ce vendredi matin à Mâcon une réunion sur le suivi des difficultés liées à l'explosion du coût de l’énergie pour les entreprises de Saône-et-Loire, TPE et PME.

Le sujet est d’importance majeure, et faire face à la hausse des prix de l’énergie est devenu une question économique vitale. Au cœur du dispositif et en réponse à toutes les questions sur les aides, le site impôt.gouv.fr qui constitue la porte d’entrée d’accès et de compréhension de l’ensemble des services proposés par l’état et les quatre niveaux d’accompagnement complémentaires en fonction des niveaux de demandes.

Sur le principe que toutes les entreprises peuvent bénéficier de l’aide au paiement des factures d'électricité et de gaz jusqu’à 4 millions d’euros, un vaste dispositif d’aides au paiement (partiel) de l’énergie a donc été déployé par le gouvernement, tant pour la facturation 2022 que celle de 2023.

Le sujet est ardu et complexe mais la volonté d’aider les acteurs économiques est bien réelle et se décline sur le terrain dans une approche personnalisée, presque au cas par cas.

C’est le sens de la mobilisation (en présentiel, comme en vidéo) de ce matin autour du préfet, véritable général en campagne, qui faisait le point sur le déploiement de ce dispositif : « Il s’agit pour nous de faire ce à quoi nous nous sommes engagés, de faire un point sur les actions conduites, et d’apporter les précisions, les facilités, les éclairages sur la mise en œuvre de ces mesures sur le terrain… »

Franck Lévèque, le directeur départemental des finances publiques, ouvrit donc  le feu : « Les 46 espaces France Services du département sont mobilisés. Nous recevons 8 à 10 appels par jour avec, à chaque fois, des situations complexes. Nos services doivent retracer la genèse de la demande. Il est nécessaire d’avoir la facture sous les yeux et de connaitre les caractéristique techniques de son approvisionnement (compteur, puissance, consommation etc.). La question “à quoi j’ai droit ?” remplace peu à peu la formule “c’est beaucoup trop cher !” Notre mobilisation générale porte donc ses fruits et nous avançons sur la bonne voie. J’apporte une précision importante : pas besoin d’attestation si l’on entre sous le bouclier tarifaire. »

Martins Baltar, directeur départemental de l’emploi du travail et des solidarités, a continué le compte-rendu en apportant entre autres des précisions utiles sur l’application du dispositif en activité partielle et les critères pour en bénéficier.

Le préfet a interrogé, non sans les avoir remercié de leur participation et de leur engagement, les représentants des distributeurs. François Gonczi, directeur régional d’EDF, a fait le point : « Les cours semblent s’inscrire dans une tendance baissière, mais cela concerne l’approvisionnement 2024. Les prix du gaz s’effondrent, entrainant ceux de l’électricité. 400 000 clients sont éligibles aux aides. Nous proposons une attestation pré-remplie, et nous avons eu plus de 350 personnes au téléphone. Il convient de bien lire la facture et nous mettons en ligne toutes les explications ainsi que de multiples infos comme le simulateur de l’amortisseur tarifaire. Nous sommes aux côtés et à l’écoute de nos clients… »

Christophe Rossignol, le représentant du MEDEF en 71, est intervenu pour saluer les efforts accomplis dans la mise en œuvre auprès des entreprises de ce dispositif, en particulier pour les attestations pré-remplies. « De notre côté, nos efforts sont constants et importants, les aspects psychologiques générés par ces hausses sont pris en charge par notre cellule psychologique, le moral des entrepreneurs est fondamental dans cette période difficile, il me semble qu’il évolue plutôt positivement. »

Vincent Gaffard, qui intervenait pour TOTAL Énergie, a confirmé : « Notre dispositif est en place pour remplir l’attestation. Nous interviendrons très prochainement pour rehausser le plafonnement. »

Les représentantes des organismes consulaires confirmèrent leur engagement, Madame Filoro de la CCI : « Notre numéro vert national fonctionne à plein, nous sommes mobilisés sur le terrain et engagés dans une campagne de phoning. Plus de 500 entreprises ont été visées. »

Même constat pour la Chambre des Métiers, ce que confirme Madame Faton : « Cette semaine deux webinaires et de nouveau deux autres pour la semaine à venir. Dix entreprises nous appellent chaque jour, des boulangers, certes, mais pas que. »

Le préfet se tourna ensuite vers les parlementaires, Fabien Genet, sénateur de Saône-et-Loire, présent, précisa : « Ayant participé, au sénat, au débat pour la mise en place de ce dispositif, je souhaitais être là. Mais il ne faut pas oublier toutes les entreprises qui n’entrent pas dans ce dispositif. »

Josiane Corneloup, députée de la 2ème circonscription, a évoqué une question relative aux pénalités pour résiliations des contrats. Louis Margueritte, député de la 5ème circonscription, apporta une précision importante : « Les apprentis ne sont pas pris en compte dans la détermination des effectifs… »

Le mot de la fin fut laissé au DDFiP qui revint sur les aspects psychologiques de cette crise tarifaire : « Avant, nous avions des chefs d’entreprises à bout, en détresse, en catharisme. Aujourd’hui, on est plus dans la recherche des droits, de la compréhension des problèmes, et du repositionnement stratégique de l’entreprise sur son dossier de l’énergie. Les entrepreneurs sont plus combatifs. »

Faut-il y voir un signe d’espoir ? Pour Yves Séguy cette revue des troupes, marque bien qu’au plus près des acteurs économiques, la bataille du coût de l’énergie est totalement engagée.

J.-Y. Beaudot