Cédric Laperteaux, directeur territorial de l’ARS 71, et son équipe ont fait un point presse ce matin à l'antenne de Mâcon. Au secours des EHPAD en difficulté ; le SAS du 15 généralisé ; l'autisme, une politique d'accompagnement à la scolarité ; les communautés professionnelles territoriales de santé se mettent en place. Arrêt sur ces 4 sujets.

 

Au secours des EHPAD en difficulté

Hyper-inflation, coût de l'énergie et pénurie de personnel provoquent des fragilités financières d'une douzaine d'EHPAD du département. C'est ce qu'a présenté Jean-Sébastien Heitz, chargé de mission médico-social à l'ARS au cours d'un point presse consacré à la politique globale de santé sur la Région ce jeudi matin à l'antenne mâconnaise de la rue de Paris.

Si l'ARS finance les soins, elle intervient donc également pour aider les établissements à traverser les difficultés financières. En 2023, une enveloppe de 9,3 millions d'€ a été attribuée aux EHPAD de Saône-et-Loire, en plus de la dotation globale de fonctionnement. 1/3 de cette enveloppe est consacré à l’amélioration de la qualité de vie au travail, façon d'attirer et de fidéliser les salarié.e.s. Une autre partie de cette enveloppe – 4,9 millions – a servi à l'aide à l'investissement pour moderniser et rénover certains établissements. Enfin, 20 % des crédits ont été injectés sous formes d'aide à la trésorerie ou de financement d'audit.

 

Le service d'accès aux soins du 15 généralisé,

les médecins adhérents mieux payés

Connu de toutes et tous pour être un appel d'urgence du SAMU, le 15 est aussi un centre de régulation que l'ARS nomme le SAS : service d'accès aux soins.

Entre 18h et 8h, l'appel préalable du 15 est impératif avant de se rendre au urgences. Cette régulation a été mise en place à l'été 2022 pour éviter la saturation des urgences avec ce que l'on appelle communément la « bobologie », à savoir tout ce qui ne relève pas d'une urgence vitale. Cette régulation a portée ses premiers fruits en réduisant de 10 à 15 % le nombre de passages aux urgences de Mâcon. Depuis le mois de juillet de cette année, le dispositif a été généralisé à tout le département.

Le 15 en tant que centre de régulation fonctionne avec un opérateur de soins non-programmés. Un nouveau métier fait avec des gens formés (personnel non médical) pendant un an à la régulation des appels. Hormis les urgences pour lesquelles l'opérateur est en capacité un médecin urgentiste et de déclencher le SAMU, « le SAS apporte une réponse dans les 48h » a indiqué Jérôme Moreau, chargé de mission sur le volet hospitalier. Les médecins qui acceptent de recevoir des patients envoyés par le SAS perçoivent 15 € de plus pour la consultation.

Si la régulation a réduit quelque peu le passage aux urgences, en revanche, le SAS a augmenté de 20 % le nombre des appels.

 

L'autisme, une politique d'accompagnement à la scolarité

L'ARS finance à 100 % l'enfance et le handicap. Un plan a été élaboré pour l'autisme et pour la période 2023-2027, qui comporte quatre orientations : la prise en charge précoce avec guichet unique ; le rattrapage de la scolarité avec les UEMA (unité d'enseignement maternelle autisme qui accueillent chacune sept enfants. 4 dans le département, , dont une à Mâcon, qui accueillent 7 enfants chacune. Une unité d'enseignement élémentaire autisme ouvrira à St-Vallier en 2024) ; la mise en place d'un pôle de compétence pour prestations externalisées, avec une équipe mobile dédiée entre autres au soutien à la citoyenneté ; le soutien aux familles avec des actions dites de répit qui seront développées en 2024.

 

Les communautés professionnelles territoriales de santé se mettent en place

Il s'agit d'ensembles de professionnels de santé qui se mettent en réseau pour facilité les parcours de soins. L'ARS peut financer l'embauche d'un coordonnateur pour la concrétisation d'un projet de santé établi via un accord cadre interprofessionnel. Pour l'heure, trois communautés ont vu le jour en Saône-et-Loire : Une première au Creusot-Montceau en octobre 2022 ; une seconde en Bresse bourguignonne en novembre 2023, qui concerne 60 000 habitants ; une troisième dans le Tournugeois qui concerne 31 000 habitants. Une quatrième est en en cours de constitution au Grand Chalon. Charlène Faleme-Joly, adjointe au directeur territorial de l'ARS, a précisé que le temps de préparation est long. Celle du Tournugeois a pris 5 ans, ceci expliquant le fait que les deux plus grandes agglomérations, Chalon et Mâcon, ne soient pas encore organisées ainsi.

 

Rodolphe Bretin