Communiqué de l'ASSOCIATION ORNITHOLOGIQUE ET MAMMALOGIQUE DE SAÔNE-ET-LOIRE

Alors que les préfets engagent les consultations en vue de transmettre au ministère de la Transition écologique leurs demandes de classement de certaines espèces animales dans la catégorie « ESOD » (espèces susceptibles d’occasionner des dégâts) afin de permettre leur destruction, l’AOMSL demande au préfet de Saône-et-Loire de ne pas proposer le Renard, estimant que le classement de cette espèce parmi les « nuisibles » serait une absurdité administrative. L’AOMSL s’oppose à la destruction injustifiée chaque année de milliers de renards.

Des destructions massives injustifiées. - L’Association ornithologique et mammalogique de Saône-et-Loire a adressé au préfet un courrier lui demandant de ne plus classer le Renard roux parmi les espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (ESOD) pour la prochaine période de destructions (2026-2029).

L’AOMSL constate que le nombre de renards détruits chaque année dans le seul département de Saône-et-Loire, bien qu’en partie ignoré, est très élevé : au minimum entre 5000 et 6000 renards. L’administration autorise ces destructions sans les connaître complètement et sans les limiter. Elle ne dispose pas des données permettant une gestion raisonnable et raisonnée de cette espèce, utile par ailleurs comme auxiliaire de l’agriculture.

L’AOMSL estime ces destructions massives inconsidérées au regard des dégâts imputables à l’espèce. Elles sont la conséquence du double classement du Renard, à la fois dans la catégorie des gibiers chassables et dans la catégorie des ESOD, ce qui permet sa destruction toute l’année et par tous les moyens (tir, piégeage, battues, déterrage, chasse à courre).

La protection du Renard : un enjeu important pour la biodiversité. - Comme toute espèce prédatrice, le Renard roux joue un rôle essentiel au bon fonctionnement des écosystèmes.

Par la prédation qu’il exerce sur les petits rongeurs, notamment le campagnol terrestre, il assure également une fonction d’auxiliaire au bénéfice de la production agricole.

En matière de santé publique, il contribue à limiter la propagation de la très invalidante maladie de Lyme, transmise par les tiques et pour laquelle les rongeurs jouent un rôle déterminant en tant qu’espèces-réservoirs.

La politique de destruction massive menée par l’État à son égard au motif d’une prétendue nécessité de « régulation » (terme sans réelle signification et sans aucun fondement scientifique), est disproportionnée.

Comme l’ensemble de la faune sauvage, le Renard roux fait partie du patrimoine commun de la Nation (code de l’environnement, article L. 110-1).

Détruire un Renard est contraire à l’intérêt général.