Samedi 11 octobre, une rave-party s’est illégalement installée sur une parcelle privée dans une clairière de la forêt de Semur-en-Brionnais.

 

Communiqué de la préfecture

À l’arrivée vers 6h45 des gendarmes de Marcigny prévenus par des élus et des riverains, il est constaté la présence de près de 200 individus, 70 véhicules (véhicules légers, remorques, utilitaires aménagés et camions), avec diffusion d’une musique amplifiée, de type électro, au volume sonore déjà très élevé.

Face à cette situation, un dispositif est immédiatement mis en place par la compagnie de gendarmerie de Charolles afin de contrôler les différents accès à la zone et de faire cesser l'afflux d’individus. Cependant, des teufeurs continuent à rejoindre le site, à pied, par les bois. 1 500 personnes au total y sont attendues d’après les renseignements recueillis par la gendarmerie. Vers 8h00, le commandant de la compagnie de Charolles prend contact avec les médiateurs de la rave-party et leur demande de faire cesser la musique et de quitter les lieux. Ceux-ci indiquent alors qu’ils ne quitteront pas les lieux avant dimanche soir.

Aussi, sur décision conjointe du préfet de Saône-et-Loire et de la procureure de la République près le tribunal judiciaire de Mâcon, une intervention visant à faire cesser la diffusion de musique amplifiée et à procéder à la saisie des matériels de sonorisation est préparée par le groupement de gendarmerie de Saône-et-Loire.

Des renforts venant de Chalon-sur-Saône, Autun, Louhans et Charnay-lès-Mâcon, ainsi que des gendarmes mobiles d'Aurillac et de Saint-Amand-Montrond déployés à Autun dans le cadre des récents événements survenus à Saint-Pantaléon, sont dépêchés sur place.

 

Ce sont ainsi 75 militaires qui sont déployés sur zone : 40 militaires chargés du bouclage et des contrôles d'accès au site, et 35 militaires chargés de l'intervention proprement dite (PSIG et gendarmes mobiles). Des moyens de secours sont également engagés de façon préventive par le SDIS de Saône-et-Loire.

Un dernier contact intervient entre la gendarmerie et les fêtards vers 14h00. Toutefois, comprenant qu’une saisie des matériels de sonorisation est susceptible d’intervenir, ceux-ci réaffirment leur volonté de ne pas quitter les lieux et annoncent ouvertement qu’il y aura affrontement en cas d’intervention des forces de l'ordre.

L'opération visant à prendre le contrôle du site est lancée à 14h30 sous l’autorité du commandant du groupement de Saône-et-Loire.

Dès leur arrivée sur les lieux, les militaires font face à une quarantaine d’individus hostiles, aux visages dissimulés, postés derrière une barricade constituée de troncs d'arbres. Un camion est également placé en travers de l'accès à la clairière, empêchant tout passage de véhicule.

La progression des militaires dans la clairière en direction de la zone de sonorisation se fait, pendant une durée de 20 à 25 min, sous une pluie de projectiles (bouteilles en verre, pierres, morceaux de bois, cocktails Molotov, bombes agricoles, tirs de mortier).

Ces circonstances rendent absolument nécessaire l'emploi de la force par les militaires, avec l’usage de grenades lacrymogènes, de grenades de désencerclement et de lanceurs de balles de défense.

Parvenus à la zone de sonorisation, les militaires coupent le groupe électrogène, mettant ainsi fin à la diffusion de musique, et maintiennent les teufeurs à distance afin de sécuriser la saisie des équipements. Après le retour au calme, il est procédé à la saisie et à l'évacuation de 10 caissons amplificateurs de son et d'une remorque équipée d'un groupe électrogène.

Le bilan fait état de trois militaires blessés suite aux jets de projectiles et à l'explosion de bombes agricoles. Trois individus formellement identifiés comme auteurs de jets de projectiles sont interpellés et placés en garde-à-vue pour violences avec armes sur dépositaires de l'autorité publique.

 

Un dispositif de contrôle de zone est mis en place jusqu'à lundi matin afin de s'assurer que les fêtards quittant les lieux ne prennent pas le volant sous l'emprise de l'alcool ou de produits stupéfiants.

Par ailleurs, le préfet décide d’interdire tous nouveaux rassemblements festifs à caractère musical du samedi 11 octobre 14 heures au lundi 13 octobre à 12 heures.

 

Photos communiquées par la préfecture