macon-infos a rencontré Claude, responsable du centre météorologique départemental de Charnay-les-Mâcon de 1981 à 1997.

Il a livré avec passion un pan d'Histoire peu connu et passionnant. Son humilité fait qu'il souhaite être appelé par son seul prénom. Volonté respectée !

Naît en 1938, il est élevé par ses grands-parents et sa mère, alors que son père est mobilisé. Claude grandit dans la ferme familiale en Bourgogne.

Il intègre en octobre 1957 l'école de la météorologie de Saint-Cyr-l'Ecole (Yvelines). Les études sont rémunérées et le statut de fonctionnaire est attribué lors de la formation. Après deux ans d'études et un an de stage, le diplôme d'ingénieur en météorologie est décerné.

En novembre 1961, il est appelé pour le service militaire ; il est envoyé en Algérie, à In Amguel. Ce site est hautement stratégique car c'est le lieu des tirs souterrains de la bombe atomique française. Ces tirs se faisaient dans la montagne de granit. Il était impérieux d'étudier les vents en cas de dispersion de la radioactivité suite à un possible écroulement de la montagne...Des météorologues étaient donc nécessaires.

En janvier 1962, il rejoint la météorologie nationale à Paris. Son contrat de formation prévoyait d'effectuer impérativement cinq années sur une base militaire ou la même durée dans la communauté française (regroupement de la France et son empire colonial). Il est envoyé en Algérie, à El Golea, (Sahara) pour la gestion d'une station météo.

Il raconte que l'envoi de ballons gonflés à l'hydrogène permettait le calcul de la force et de la direction du vent grâce à un théodolite, appareil de mesure utilisé également par les géomètres.

L'Histoire intervient et la guerre d'Algérie se termine par les accords d'Evian signés le 18 mars 1962. Claude regagne l'hexagone en novembre 1962, le temps d'assurer la continuité des services et de former des personnes pour gérer la station. C'est l'époque où la plupart des personnels ayant exercé hors France revient à Paris.

Parallèlement, un nouvel outil est installé par l'entreprise française Thomson dans les locaux parisiens du Service Central. Il s'agit d'un ordinateur d'une superficie de... 200 m2 (notre photo) ! Monté sur place. Ils étaient peu nombreux à savoir l'utiliser !

Formation de « terrain » pour les volontaires, les curieux, les passionnés de découvertes. Cette formation était assurée par les employés de l'entreprise française, à l'institut Blaise Pascal ou au ministère des Finances, informatisé pour la gestion.

Les années 70 apportent un grand bouleversement par l'arrivée des ordinateurs américains Control Data...

La suite de ce récit de vie qui conjugue l'Histoire et la vie locale vous sera contée demain...

Philippe Mondange