Ce matin, environ 200 retraité.es venu.es de tout le département se sont rassemblé.es devant la préfecture de Mâcon à l’appel d’une large intersyndicale (CGT, Solidaires, FSU, CFE-CGC, CFTC, FGR-FP, Ensemble & Solidaires et LSR).

 

Dans le calme mais avec détermination, les manifestant.es ont brandi pancartes et slogans pour dénoncer le projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2026, qu’ils qualifient « d’attaque sans précédent » contre leurs droits.

« On ne lâchera pas notre droit à une retraite digne et à des soins accessibles à tous », a affirmé un représentant de la CGT Mâcon.

Une délégation syndicale a été reçue en fin de matinée par le préfet pour lui remettre une motion commune détaillant leurs revendications.

Comme l’expriment Martine Frémy (CGT), Bruno Maldonado (CGT) et Philippe Perrot (FSU), les revendications sont clairement orientées pour la défense du pouvoir d’achat et de la santé. Les organisations de retraités réclament :

« Une revalorisation immédiate de 10 % de toutes les pensions, avec des mesures ciblées pour les plus petites retraites ;

L’indexation des pensions sur les salaires afin de préserver le pouvoir d’achat ;

Le droit à la santé et l’accès aux soins pour toutes et tous, dans un contexte de fermetures de services hospitaliers ;

Le retour de la retraite à 60 ans, avec départs anticipés pour les métiers pénibles ;

Le maintien de l’abattement fiscal de 10 % pour les retraités.

Les syndicats affirment que la politique du nouveau gouvernement « accentue les inégalités et met en péril le modèle social français ».

En fin de matinée, une délégation a été reçue par le Préfet de Saône et Loire qui s’est vu remettre une motion commune dénonçant ‘un projet de loi jugé injuste et dangereux’

La motion remise au préfet dénonce une série de mesures contenues dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2026 porté par le Premier ministre :

« Une “année blanche” en 2026, sans revalorisation des prestations sociales ; une baisse du pouvoir d’achat avec des pensions sous-indexées jusqu’en 2030 ; le doublement des franchises médicales et une participation forfaitaire annuelle portée à 100 euros ; la remise en cause du statut “Affection de Longue Durée” ; la réduction de la prise en charge des cures thermales. »

« Ce budget va contraindre nombre de retraités à renoncer à leurs soins. C’est socialement inacceptable », a dénoncé une militante de Solidaires.

Les syndicats fustigent également un transfert progressif de certaines dépenses vers les complémentaires santé, alors que plus de 700 000 retraités en France n’ont pas de mutuelle.

Dans leur texte, les organisations rappellent que des solutions de financement sont possibles. “L’argent existe, il faut aller le chercher”

Elles réclament la fin des exonérations de cotisations sociales, des niches fiscales et des aides publiques sans contreparties accordées aux grandes entreprises. Selon leurs calculs, 379 milliards d’euros pourraient ainsi être réorientés vers la Sécurité sociale, les hôpitaux et les centres de santé publics.

Une colère tranquille, pour l’instant, mais qui reste nettement déterminée. Sous les banderoles colorées et dans la musique, la mobilisation s’est déroulée dans le calme, mais le message ferme des retraités a résonné aux portes de la préfecture : ils refusent de voir leurs droits reculer… « Les retraités ne doivent pas être une variable d’ajustement budgétaire. » Les organisations annoncent déjà qu’elles poursuivront la mobilisation dans les semaines à venir, prêtes à intensifier leur action si leur message de ce jour reste sans réponse.

 

Jean-Yves Beaudot