Mercredi 17 décembre, un troisième artiste a été accueilli au sein de l'École municipale d'arts plastiques, dans le cadre du programme de résidences Arachné. Après un long travail de recherche et d'expédition le long de la Saône, Angélin Girard a présenté son travail au public. 

« Figure des métamorphoses, le personnage d’Arachné illustre bien notre volonté de faire de cette résidence d’artistes un espace de temps, de liens et un espace de tissage. Notre souhait est de mettre en œuvre au cœur d’une école d’art des rencontres entre la création contemporaine et l’enseignement des arts plastiques. C'est contribuer à la diffusion de l’art contemporain sur notre territoire, en particulier auprès des populations éloignées des pratiques artistiques ou culturelles. [..] L’objectif est d’explorer le domaine de la pratique artistique amateur, de voir un territoire comme un espace d’observation et de s'interroger sur les enjeux artistiques. » introduit Hervé Reynaud, conseiller départemental délégué à la culture et au patrimoine.

« Le projet d’Angélin Girard parle à nos cœurs et à nos sens. Il propose de goûter, de sentir, d’écouter et de lire la Saône, un voyage intérieur qui nous renvoie à ce que nous avons déjà entreprit auprès d’une rivière. Un artiste qui donne à voir de façon inédite ce que nous avons déjà sous les yeux, c’est un don inestimable. » poursuit Joanna, pour Charlotte Guibé, gérante de la résidence artistique.

Ce voyage expérimental a commencé en octobre pour Angélin. Il explique avoir eu la volonté de « prendre le temps d’écouter la rivière, de lire les choses écrites sur ce cours d’eau. » Originaire de Blois, longeant la Loire, l’artiste a depuis longtemps cet intérêt pour les cours d’eau, et a notamment déjà travaillé sur un glacier dans le parc des Écrins. « La Saône gelée m’a beaucoup interpellé, à la fois pour l’aspect visuel assez spectaculaire et pour tout ce qui gravite autour », précise Angélin. Le jeune artiste a collaboré avec les archives municipales ou départementales pour mettre en avant des photos de la Saône gelée, présentées sur le vernissage. Il a arpenté la Saône depuis sa source à Vioménil dans les Vosges, à vélo, afin de prendre le temps d’explorer minutieusement son parcours. Lors de son voyage, il a recueilli des échantillons et écrit un mémoire, également exposés à l’EMAP. Pour son travail artistique, il a également rencontré le théâtre et la médiathèque de la ville.

« Ce que vous voyez n’est pas une œuvre unique, mais plutôt un ensemble de traces. » présente Angélin. Au sein de l’EMAP, les photos recherchées ornent les murs, tandis que sur les tables, des mémoires et des plantes ou autres objets récoltés le long de la Saône sont exposés. L’artiste a même travaillé avec Élise Delpierre et Bertrand Menut pour élaborer et proposer à la dégustation des infusions avec des ingrédients de bord de Saône, dans des bols en céramique élaborés avec l’aide de Pauline Pichon pour son projet artistique. Un livre d’artistes est aussi exposé, en seulement 10 exemplaires, créé à partir de papier recyclé avec l’eau de la Saône.

Le vernissage et la restitution de résidence se sont clôturés avec la lecture d’un extrait de son mémoire avant d’échanger autour d’un verre convivial.

Laure-Hélène Montangerand