Entre bilan ému, positions politiques affirmées et transmission de convictions, la présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté a ouvert ce matin sa dernière session plénière en tant que présidente.

 

Extrait du discours de Marie-Guite Dufay

"Au niveau national, ce sont les questions budgétaires qui nous préoccupent : au moment où se travaillent les premiers axes du Budget 2026 que mon successeur aura la charge de vous présenter, nous sommes toujours dans l’attente de connaître précisément le positionnement de l’Etat.

Nous en saurons plus cet été, mais le refus du gouvernement de rechercher des ressources nouvelles – je pense en par culier au refus d’envisager une contribution des contribuables les plus riches, sur le modèle de la taxe Zuckmann qui prévoyait de solliciter les 1 800 contribuables les plus aisés pour un rendement pouvant aller jusqu’à 20 milliards d’euros, ne me rassure pas sur la nature des pistes qui seront choisies.

Je rappelle que les Régions ont toujours dit qu’elles étaient prêtes à prendre leur part dans les efforts que notre pays doit réaliser, sans excéder toutefois la part qui est la leur dans la de e publique.

Une autre inquiétude que je veux relayer auprès de vous, car cela rejoint le cœur de mon engagement depuis que je préside notre collectivité : ce sont les reculs nombreux que l’on observe sur la transition écologique.

La baisse des crédits du ministère de l’écologie, la baisse de crédits à des organismes essentiels comme l’ADEME, l’OFB ou l’agence bio ; la baisse des ambitions sur les énergies renouvelables ; la remise en cause des ZFE, du ZAN ou encore la multiplication d’assouplissements sur les normes environnementales...

J’entends qu’il faille faire des économies, j’entends que l’excès de régulation peut être néfaste, mais faire des transitions écologique et énergétique des variables d’ajustements n’est pas responsable !

Je veux aussi dire ma colère quant à l’amendement adopté par l’Assemblée nationale autour d’un moratoire sur le solaire et l’éolien... La proposition de loi a été rejetée, mais le mal est fait, quel mauvais signal envoyé aux acteurs économiques de ce secteur ! Quel terrible signal envoyé aux 80 000 emplois concernés ! Il n’y a pas mieux pour éloigner de notre pays des investisseurs étrangers, alors même que nous travaillons, en Bourgogne-Franche-Comté, sur le pays de Montbéliard, à l’implantation de Da Solar, qui pourrait apporter de 500 à 2000 emplois à un territoire qui en a bien besoin. Dans cette histoire, la démagogie et le populisme prennent le pas sur l’intérêt général ! Ceux qui disent que je quitte un navire en perdition, mettent décidemment beaucoup d’énergie à en percer la coque.

Pourtant, à notre niveau, tout cela ne nous empêche pas d’avancer, tant par les soutiens que nous accordons pour la rénovation énergétique, que pour l’accompagnement de la transition des acteurs économiques et agricoles, pour la préservation de notre environnement, de nos forêts ou encore pour le développement des énergies renouvelables... Nous avançons avec la COP, et la formidable mobilisation que cette démarche a initiée : cela restera une fierté."