Après avoir imposé à deux reprises cet été la fermeture de l’accueil de jour pour les sans-abri du parking Monnier, le préfet demande désormais à l’association qui le gère de le rouvrir pour permettre l’accès aux douches aux migrants des Balkans.
Les dirigeants de l’association Le Pont ont décidé cette fois de refuser. « Nos travailleurs sociaux déjà affectés à un dispositif d’accueil de jour mobile dans Mâcon ne sont ni disponibles, ni qualifiés pour remplir des fonctions de gardien de douches sur des plages horaires journalières. La disposition des locaux de l’accueil de jour ne permet pas d’isoler au premier étage les installations de douches et d’empêcher une occupation permanente et totale des lieux. Il est à craindre que la réouverture même partielle de l’accueil de jour, n’entraîne des problèmes de sécurité » a précisé Jean-Amédée Lathoud, président de l’association dans une lettre au préfet de Saône et Loire.
La demande de réouverture de la part du préfet vient suite à une décision récente du tribunal administratif de Dijon qui l’oblige à assurer des conditions minimales d’hygiène aux migrants qui campent près du bâtiment de l’accueil en attendant de déposer leur demande d’asile.
A son tour, la Ville de Mâcon a décidé d’installer des unités de douche mobiles sur place, destinées aux migrants. Quant aux sans-abri, qui étaient les principaux bénéficiaires des services de l’accueil de jour (un plat chaud par jour, accès aux douches, possibilité de laver leurs habits et de nourrir leurs animaux) l’association Le Pont promet de les aider avec des équipes mobiles d’accompagnement social. Il s’agit de travailleurs sociaux qui vont aller à leur rencontre en ville pour leur offrir de la nourriture, eau, assistance pour leurs démarches administratives et en cas de soucis de santé.
« En parallèle, nous continuons notre partenariat avec les associations caritatives qui reçoivent le public sans-abri (Secours catholique, Restos du cœur, Secours populaire) par une présence d’un professionnel lors de leurs permanences. L’objectif est de mettre en lien le public et les associations, de réguler le flux important de ces permanences et d’aider à la distribution des colis alimentaires aux familles de migrants hébergées à l’hôtel » ont annoncé les dirigeants de l’association qui ne cachent pas leur inquiétude par rapport aux migrants et SDF, à Mâcon pendant l’hiver prochain. La situation est d'autant plus délicate car, de plus en plus de Mâconnais rapportent auprès de la Police et de la Ville les troubles provoquées par les groupes de sans-abri qui traînent alcoolisés en centre ville.
Un nouvel accueil de jour est en train d’être construit à Mâcon par l’association Le Pont, mais il ne sera inauguré qu’au premier trimestre du 2018.
Cristian Todea