Ce samedi, l’Amicale Gaulliste de Saône-et-Loire avait invité l’ancien député pour une conférence à Mâcon sur la vision européenne du général de Gaule à partir de sa rencontre, avec le président allemand Adenauer , il y a 50 ans.
C'était une rencontre qui mettait la construction de l’Europe sur les rails, selon le président de l’Amicale, Georges Guillermin : « Il y a dans notre pays beaucoup de Gaullistes qui s’ignorent. Mais en même temps il y'en a beaucoup aussi, peut-être trop, qui se disent Gaullistes et quand on regarde de près ce qu’ils profèrent, on s’aperçoit que ce n’est pas tout-à-fait en adéquation avec ce qu’a pensé le général. D’où l’idée de cette conférence, comme une piqure de rappel dans cette année anniversaire de deux évènements capitaux : la rencontre, il y a 50 ans, entre de Gaulle et le président allemand Adenauer, qui a mis le socle de cette construction européenne et, ensuite, la signature du traité de l’Elysée entre la France et l’Allemagne en 1963 ».
« De façon constante se pose une question clé pour nous Gaullistes : le Gaullisme, est-il dans l’histoire des idées politiques un élément purement conjoncturel lié à la personnalité exceptionnelle d’un homme exceptionnel, ou est-ce un phénomène plus profond, original, appelé à survivre au général de Gaulle et à nous(?) survivre ? La question européenne s’inscrit-elle aussi dans cette interrogation ? Souveraineté nationale, indépendance de l’État, refus du fédéralisme et du pan nationalisme. L’Europe que dessinait le général s’appuyait sur ces fondamentaux. Le Gaullisme aujourd’hui avec son idée européenne irradie encore de sa pertinence » a déclaré Jean-Patrick Courtois, maire de Mâcon lors de sa prise de parole.
Quant au deuxième invité, le député européen Arnaud Danjean, il a délivré un discours plus critique : « On met un peu de Gaulle à toutes les sauces, parfois de façon très abusive, donc il est nécessaire de placer les choses au bon endroit. Même chez des Gaullistes, parfois le général sert un peu trop de prétexte à une forme paresseuse de la pensée. Comme s’il suffisait d’invoquer le Gaullisme pour trouver une solution aux problèmes. Ses prises de position s’inscrivaient dans le contexte de son temps qui n’est plus le même ».
« Il y a une ligne rouge dans l’héritage européen du général : une Europe supranationale, il n’en est pas question. Mais, on n’en est pas là ! L’organe suprême qui décide les choses, c’est le Conseil européen, donc le Conseil des États et non la Commission européenne et ses technocrates qui, c’est vrai, ont une influence importante. Dire qu’il faut remettre les États au centre de l’Union, c’est un slogan un peu démagogue. Il y a aussi des gens qui disent qu’il faut revenir à la pensée du général de Gaulle qui va nous donner la solution des problèmes européens. J’ai cherché beaucoup mais je n’ai pas trouvé de réponse chez de Gaulle à la directive sur les travailleurs détachés par exemple ! » a déclaré d'un air provocateur Arnaud Danjean.
Alain Terrenoire, le conférencier invité par l’Amicale Gaulliste, est un ancien député et actuel président de l’Union paneuropéenne internationale et fils d’un des ministres du général de Gaulle. Pour sa conférence de Mâcon, il a dévoilé que « les premiers signes de la pensée européenne de de Gaulle se sont manifestés dès le 11 novembre 1942 à Londres, lors d’un discours au Albert Hall où le général indique que, dès la libération, il faudra s’occuper de l’Europe, réunir les pays européens ».
« De tous les hommes d’État du vingtième siècle , Charles de Gaulle aura été le chef d’État le plus européen. Il avait le privilège d’une vision sur la France, sur l’Europe, sur le monde. Il avait compris qu’en matière d’Europe, compte tenu de son histoire, il fallait la concevoir à partir des réalités nationales. Il voyait les nations européennes comme les piliers de la construction européenne » a expliqué Alain Terrenoire.
De nombreux élus municipaux et départementaux des Républicains ont assisté à la conférence, ainsi que des maires de la même famille politique.
Cristian Todea
Jean-Patrick Courtois, maire de Mâcon
Georges Guillermin, le président de l’Amicale Gaulliste de Saône-et-Loire
Arnaud Danjean, député européen