Le festival Natur’Varennis, organisé par le photo club de Varennes, proposait une conférence consacrée à la découverte des pôles animée par le guide polaire Nathanaël Vetter.
De formation scientifique, Nathanaël, aventurier dans l’âme, amoureux de nature et de photographie, a déjà bien bourlingué loin de son Beaujolais natal. Des missions de recherches au sein du CNRS l’ont emmené dans des contrées lointaines telles que l’Alaska, les îles Crozet ou les îles Kerguelen où il a pu étudier les populations de chats sauvages et de manchots.
Plus près de nous, il a également œuvré à la préservation de la biodiversité et de l’écosystème du Val de Saône.
Son parcours bifurque ensuite vers la profession de guide spécialisé dans les régions arctiques où il accompagne des groupes partant à la rencontre, parfois aléatoire, des ours blancs, des baleines ou plus accessible comme celle des phoques et albatros au milieu de paysages de glace.
Ses fréquents voyages au-delà du cercle polaire combinés à sa formation scientifique l’ont conduit à partager son attachement à ces régions qui sont de plus en plus perturbées et fragilisées par l’activité humaine. Cela pose de nombreuses interrogations quant à la compatibilité de notre mode de vie actuel avec l’augmentation moyenne des températures due au dérèglement climatique.
Dans sa conférence, Nathanaël Vetter nous a donc dressé le portrait de ces zones du globe que sont l’Arctique et l’Antarctique, avec la flore, la faune, la présence ou l’absence humaine, puis les enjeux géopolitiques liés à la richesse très convoitée du sous-sol (gisements de gaz et de pétrole).
Puis il a évoqué les menaces et les risques qui pèsent sur ces continents et plus globalement sur notre planète. Aucun alarmisme dans le discours mais plutôt une incitation à nous faire notre propre opinion. Et notre opinion est vite faite quand on comprend l’évolution néfaste qui se profile à l’horizon si nous persistons dans notre mode de vie déraisonné au regard des ressources disponibles.
Les indicateurs sont dans le rouge : pollution avec accumulation de métaux lourds dans la chaine alimentaire, surpêche, perte d’habitat pour la faune polaire, dérèglement climatique entrainant la fonte de la banquise mais aussi la fonte du permafrost (terres gelées) avec pour conséquence un fort dégagement de méthane et de CO2 et donc un emballement du phénomène de réchauffement, modification des courants marins, acidification des océans… La liste est longue malheureusement et on se bien demande comment des décisions politiques et des traités internationaux non respectés pourraient ralentir cette spirale infernale.
Pourtant, au milieu de ce chaos, il arrive que certaines choses s’améliorent lorsque les pays se mettent d’accord. Tel est le cas du trou dans la couche d’ozone qui se résorbe notamment depuis l’interdiction des CFC dans les bombes aérosols.
En conclusion de sa conférence et pour terminer sur une impression plus positive, Nathanaël nous a présenté quelques un de ses clichés pris lors de ses voyages pour nous rappeler sa passion de la photographie et une des raisons de sa présence dans ce festival.
Dominique Martin
Photos Nathanaël Vetter