La salle du Pavillon avait pris un air de jardin pour cette exposition intitulée « Arts et divertissements au jardin », exposition organisée par Polysémie contemporaine et le Groupement d’Archéologie du Mâconnais mais aussi les archives municipales et départementales, le musée de Ursulines et le service municipal des espaces verts.
De nombreux artistes issus de l'Ecole Régionale des Beaux-Arts de Mâcon (sculpteurs, photographes, graveurs, peintres, dessinateurs), ont travaillé sur le thème du jardin idéal et exposé leurs réalisations.
En complément de cette exposition, Nicoletta Kara-Mitcho, présidente de l'association Polysémie contemporaine avait demandé à Daniel Barthélémy, président du Groupement d'Archéologie du Mâconnais de travailler sur l’idée des jardins dans l’archéologie et c’est une conférence intitulée « les jardins de l’histoire ou le temps du lilas » qui a été présentée aux spectateurs présents.
« L’archéologie nous a rarement amenés à parler des jardins à Mâcon » a avoué Daniel Barthélémy « mais l’archéologue est comme un jardinier avec de drôles d’outils et de drôles de récoltes faites de pierres, de céramiques et autres ».
Nos ancêtres étaient-ils des jardiniers ? La question se pose à la période gauloise (origine de Mâcon).
Peu d’éléments de jardins ont été retrouvés lors des fouilles et même si on trouve des pots on ne sait pas quelles plantes étaient dedans. Au nord du cours Moreau on a retrouvé des traces de jardin, jardin de la Moussière, et lors des fouilles des Minimes, des analyses sont en cours pour savoir quelles plantes poussaient dans ce jardin.
Les couvents sont des lieux privilégiés pour les jardins et les visitandines au 17ème siècle ont créé un potager en pleine ville protégé par un grand mur après avoir racheté plusieurs maisons qui ont été détruites. On retrouve surtout des herbacées, des vignes et du chanvre.
Au Moyen Age, ce sont les manuscrits qui renseignent sur des donations de « curtils » petits jardins.
Mais c’est place des Carmélites lors des fouilles effectuées en 1999 et 2000 que l’on a retrouvé des vestiges datant des années 450/500 avec une ferme. Et on a même retrouvé des graines de blé, lentilles, pois. Peu d’arbres, mais on a référencé des platanes qui prouvent la volonté d’ornement de la population.
Et les pollens permettant d’identifier les plantes se conservant dans les latrines ou autres, c’est dans des crottes de chien que l’on a retrouvé du lilas, qui montre aussi la volonté d’avoir un environnement agréable.
Une conférence animée par de nombreuses photos des fouilles de Mâcon.
Danièle Vadot
Nicoletta Kara-Mitcho et Daniel Barthélémy