Le maire d’Azé, élu de gauche, en avait gros sur le coeur hier soir. Il a exprimé, en toute fin de conseil, sa déception avec des propos sans détour. « Je suis un progressiste, je n’ai pas de leçon à recevoir de vous » a répondu Jean-Patrick Courtois. La passe d’armes en détail.
C’est avec une amertume et une déception traduites dans les mots que Patrick Monin a pris le micro à la toute fin du conseil. Connu pour ne pas mâcher ses mots et avoir la dent dure vis à vis du président, il a à nouveau tapé fort ce soir alors qu’il était plus de 22h30 : « où il est le monde de demain ?… Pas vraiment ici. On se retrouve avec les mêmes, le même système, et neuf hommes pour six femmes pour quinze vice-présidence, alors que ce sont elles qui ont tenu le monde pendant la crise du covid.
Vous aviez annoncé une liste d’ouverture en conférence de presse pour lancer votre campagne. Il n’en a rien été. "Ouverture sauf aux extrêmes" aviez-vous dit. Ce soir, c'est sans nous, que vous reléguez donc aux extrêmes. En nous excluant, oui, vous nous faites passer pour des extrêmes. Ce n’est pas une ouverture que vous avez fait, c’est un recrutement. Vous n’êtes pas un grand démocrate. Et vous devez être fan de Francis Cabrel… "Et ça continue encore et encore"… Où est la jeunesse ? où est le renouvellement ?
Pourquoi encore des fonds de concours ? Pourquoi ne pas prendre des compétences ?… Je suis déçu et amer. J’ai cru que le covid pouvait ouvrir des perspectives. Nous avons donné un exemple pitoyable. »
Jean-Patrick Courtois n’a pas laissé le conseiller communautaire sans réponse. Ses victoires, ses choix, les fruits de sa politique, le président a renvoyé son adversaire dans les cordes : « Vous pensez vraiment que si les Mâconnais m’ont réélu une 4ème fois comme maire, mon système est si mauvais que ça... Ce soir, 58 personnes me font confiance pour conduire les affaires de l’Agglomération, pour amener de la vitalité sur le territoire.
Sachez que le 23 juillet, nous présenterons un budget excédentaire, qui permet justement de faire face à la crise et de redistribuer aux communes, qui restent libres de leurs projets. C’est ça la politique des fonds de concours, c’est la liberté laissée aux communes, et c’est pour moi fondamental. C’est ce qui fait la différence entre vous et moi.
Autre différence, la redistribution de ce que nous gagnons, par une politique de développement du territoire attractive pour les entreprises. Je vous ai annoncé tout à l’heure l’arrivée d’une filiale du groupe Grand frais avec 100 emplois à la clefs et des ressources pour l’Agglomération… Nous atteindrons avec cette nouvelle implantation et toutes les entreprises qui ont choisi notre territoire quelque 1 600 emplois en quelques mois.
Je n’ai pas de leçon à recevoir de vous. Je fais des promesses et je les tiens. Je suis un progressiste car je veux que les collectivités soient autonomes et libres. Je tiens plus que tout à la liberté des communes. »