L'organisation patronale a proposé son second bistrot PME post-confinement vendredi dernier à Chaintré, au restaurant Le Bistrot mâconnais. Second pour le département, mais 1er pour le secteur de Mâcon et sa région. Actualisé : Le point de vue du secrétaire général sur Plan de relance présenté par le gouvernement - « Sauver le présent pour bâtir l'avenir »
Damien Giraud, secrétaire général, a accueilli une douzaine de personnes pour évoquer la complexité du moment, le climat économique anxiogène entre manque de visibilité, lenteur de la reprise dans certains secteurs, report de cotisations et, conséquence, détresse des chef et cheffes d'entreprise. En ces temps très incertains, l'important était de faire passer le message de la solidarité et de l'entre-aide au sein de la CPME :
« Notre vocation, c'est aussi de repérer les chefs et cheffes d'entreprise en détresse, qui ont tout donné pendant le confinement et après, pour sauver leur boite et continuer à vivre bien en famille. On parlait déjà, bien avant la crise du covid, de la souffrance du chef ou de la cheffe d'entreprise de TPE ou de PME. Aujourd'hui, elle est encore plus à fleur de peau. Mais l'on sait bien que les chefs et cheffes d'entreprise ont toujours du mal à parler, à se confier. Or, nous sommes là aussi pour accueillir la souffrance et recueillir la parole, puis orienter. »
Et d'ajouter pour mieux faire comprendre la situation morale des chefs et cheffes d'entreprise en difficulté : « C'était dur d'être chômeur il y 35 ans, c'était vécu comme une honte, difficile d'en parler. Aujourd'hui, pour un chef ou une chef d'entreprise en difficulté, c'est pareil, l'état d'esprit est le même. A la CPME, on ne veut pas laisser nos adhérents dans une situation douloureuse sans rien faire. Et je leur dit, soyez faire de ce que vous avez fait, des décisions que vous avez prises, ce n'était simple pour personne. Il n'y a pas de honte à avoir. Sonnez à la porte, on est là pour aider. »
Au delà du repérage (que permet ce type de rendez-vous) et du discours apaisant, un dispositif de soutien existe sur le département : APESA. Association d’Aides Psychologiques pour les Entrepreneurs en Souffrance Aiguë, consiste à proposer aux chefs d’entreprise en « danger » de prendre contact et d’être pris en charge par une cellule adaptée.
Initié au Tribunal de commerce de Saintes en 2013, le dispositif APESA a vocation à être déployé dans l’ensemble des juridictions commerciales françaises. Aujourd’hui, il est déployé dans 64 Tribunaux de commerce et sa mise en place est en cours dans 17 d’entre eux.
En Saône-et-Loire, on peut le trouver au tribunal de commerce de Chalon-sur-Saône. Contact : contact71@apesa-france.com
Rodolphe Bretin
Actualisé
Interrogé sur le sujet du Plan de relance, le Secrétaire Général de la La CPME 71 indique que l'Organisation patronale des TPE-PME « est globalement satisfaite des moyens débloqués, mais ce dont ont besoin avant tout nos entreprises c'est de l'activité, de l'efficacité et de la simplicité.
Par ailleurs, nous nous interrogeons sur la distinction entre des annonces antérieures, déjà financées et de véritables nouvelles mesures liées à la relance.
Les 100 foncières commerciales annoncées au sein du plan représentent 20 foncières de plus à horizon 2025 que les 80 déjà engagées dans le cadre du plan Action cœur de ville. »
Ainsi, explique-t-il, l’enveloppe de « prêts de renouvellement urbain » à hauteur de 500 millions d’euros prévue s’imputera en partie sur les 700 millions prévus pour le programme Action cœur de ville. »
« Si le plan de relance vise à préparer la France de 2030, prévient Damien-M Giraud, on ne pourra pas relancer l'économie avec des entreprises moribondes. C’est pourquoi nous demandons au gouvernement de poursuivre le soutien aux entreprises mis en place pendant le confinement, par exemple via un étalement du remboursement des dettes contractées depuis le début de la crise sur 7 ou 10 ans.
« La CPME sera évidemment vigilante quant à la rapidité et la méthode de mise en application des mesures du plan. »
« Sauver le présent pour bâtir l'avenir »
Nos propositions s'articulent autour de 5 axes prioritaires :
- éviter les défaillances d’entreprises
- accélérer le redémarrage économique en s’appuyant davantage sur les territoires
- faire de la transition énergétique un outil de développement économique durable
- prioriser les secteurs à fort taux de main d’œuvre
- accompagner la reprise par des mesures sociales, et ce dans un cadre européen à adapter au contexte sanitaire.
« Pour trouver un équilibre entre les emplois à sauvegarder et les emplois à créer, rappelle le Secrétaire Général, le soutien au financement des entreprises sera déterminant. Au-delà du renforcement des fonds propres des PME prévu dans le plan de relance, autorisant notamment des prêts participatifs, la CPME plaide, via le PGE, pour la mise en place d’un « prêt consolidation » permettant à toutes les entreprises, y compris les plus petites, de regrouper leurs échéances bancaires ou liées aux aides publiques (reports de charges…) consenties à l’entreprise pendant la crise, avec un remboursement à moyen terme. »
« Le Plan-jeune revêt une importance capitale, souligne-t-il, permettant aux entreprises de bénéficier d’une aide au recrutement des jeunes de moins de 26 ans de 4000€ sur un an. Nous nous engagerons pour soutenir l’emploi des jeunes qui incarnent l’avenir de nos entreprises et ne doivent donc pas être les laissés-pour-compte de la période actuelle. »
« Nous nous félicitons quoiqu’il en soit de la méthode retenue visant tout à la fois à centraliser les décaissements, conventionner avec les collectivités locales et réaffecter les crédits non utilisés dans les délais impartis. Nous serons particulièrement vigilants à ce que nos TPE-PME soient directement impactées sans que les méandres administratifs ne viennent contredire une volonté politique clairement affichée.
Pour les PME, conclu le Secrétaire Général, l’enjeu n’est pas de bénéficier d’aides financières mais de retrouver un environnement, une activité et un carnet de commandes ouvrant des perspectives de développement, d’investissement et d’embauches. Ce plan de relance devrait y contribuer. »