« À l'heure actuelle, on ne peut pas se priver de la moindre compétence de personne disponible sur notre région », prévient Pierre Pribile, directeur général de l’Agence régionale de Santé de Bourgogne-Franche-Comté. « Beaucoup de soignants sont contaminés à Mâcon » a-t'il précisé.
Déprogrammations de certaines opérations, personnels redéployés, transferts entre hôpitaux pour éviter une saturation locale, déclenchement du plan blanc pour mobiliser tout le monde, partenariat avec des établissements privés… Tout a été fait dans les hôpitaux de la région pour permettre à chaque patient ayant besoin de soins hospitaliers d’y avoir accès. Mais aujourd’hui la situation est telle (plus de 1 240 personnes sont actuellement hospitalisées dans les hôpitaux de Bourgogne-Franche-Comté, dont plus de 150 en réanimation) que « malgré cette mobilisation, nos soignants n’y arriveront pas seuls, au regard de qui s’annonce dans les prochains jours, les prochaines semaines ! »
Pierre Pribile, directeur général de l’Agence régionale de Santé de Bourgogne-Franche-Comté, a donc tenu à lancer un appel aux renforts en direction des personnels soignants. « L’objectif de faire en sorte que tout le temps disponible des soignants de notre région soit mobilisé.
Se présenter à l’hôpital ou s’inscrire sur une plateforme
L’immense majorité est déjà mobilisée et l’objectif n’est pas de déshabiller les uns pour habiller les autres, on s’adresse à une frange assez étroite de personnel soignant, ceux auraient un peu de temps disponible en plus de leur activité, ceux entre deux activités, ceux inactifs depuis peu de temps ou en transition professionnelle. C’est étroit certes, mais dans notre situation actuelle, on ne peut pas se priver de la moindre compétence de personne disponible sur notre région. »
Les soignants, déjà touchés non seulement par la première vague, avec les heures et la fatigue accumulées, sont aujourd’hui eux-aussi directement impactés par le virus. À Mâcon, par exemple, 80 soignants sont contaminés alors qu’ils l'étaient très peu lors de la première vague. « C’est le reflet de ce qui se passe aujourd’hui, le virus circule plus et touche tout le monde dans la sphère privée. »
Les personnes intéressées par cet appel peuvent se manifester directement auprès de l’hôpital le plus proche de chez elles, soit s’identifier sur une plateforme nationale déjà ouverte et accessible via ce lien https://renfortrh.solidarites-sante.gouv.fr/
« Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues »
Murielle Plaza, directrice des soins au groupe Hospitalier de la Haute-Saône, rassure ceux qui auraient certaines craintes : « Il peut y avoir des soignants qui ne se sentent pas capables ou qui ont peur d’aller dans une unité Covid, à nous de les affecter dans un service qui leur correspond, qui les rassure. Quitte à demander à nos agents de changer de service ou de faire un jeu de chaise musical de 2 ou 3 services. Mais on prendra tous les bras, il ne faut pas avoir peur de postuler, tout le monde sera utile ! On se chargera des affectations et du redéploiement en fonction des possibilités et du temps de chacun
Et Pierre Pribile d’abonder dans le même sens : « Présentez-vous et on vous proposera des missions compatibles avec votre âge, votre expérience, votre envie, votre savoir-faire… Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues. On n’exposera personne à une situation où il ne se sentirait pas en sécurité. »
D. C.