Le 14 novembre, le ministre de la Santé annonçait une enveloppe de 31 millions d'euros pour la Bourgogne-Franche-Comté attribuée dans le cadre du Ségur de la Santé. Michel Maillet, membre du collectif Santé protection sociale de l’Union Départementale CGT de Saône et Loire, a réagi à cette annonce.
Je n’ai pas la prétention de répondre pour les personnels de santé, mais je pense que le montant est assez inédit (31 millions d’euros pour la Bourgogne Franche Comté). Pour autant, je ne peux m’empêcher de relever qu’il aura fallu en arriver à la situation dramatique dans laquelle se trouve l’hôpital public pour qu’enfin les exigences de moyens supplémentaires portées par les soignants depuis plusieurs années soient enfin entendues. Reste à voir dans le détail quelle répartition en feront les ARS (et en particulier celle de Bourgogne Franche-Comté) qui, depuis plusieurs années, ont été le bras armé du gouvernement pour fermer des lits, mettre les établissements de santé en concurrence entre eux et avec le secteur privé lucratif. Si j’étais autorisé à formuler un avis, je pense qu’une part importante doit être affectée à la réouverture et à la modernisation des centres hospitaliers de proximité.
Par contre, ces moyens supplémentaires ne visent que les équipements en matériel (bien entendu nécessaire) mais ne règlent pas la question des moyens humains nécessaires pour répondre aux besoins et assurer ainsi la bonne utilisation des équipements nouveaux qui seront octroyés. Lorsqu’on sait par exemple que les personnels sont épuisés, que nombre d’entre eux sont malades, qu’un nombre significatif a quitté l’hôpital public et qu’il a fallu dans la dernière période faire appel aux étudiants de troisième année de médecine et d'infirmier, on mesure que l’autre question cruciale est bien celle d’une embauche massive en personnel tant à l’hôpital public que dans les EHPAD. Ce qui aurait dû être engagé dès les mois de juin, juillet et août, à la sortie du premier confinement.
Cela ne règle pas non plus la question de la juste reconnaissance des personnels par une rémunération à la hauteur de leur utilité sociale et de leur compétence auquel la Ségur de la santé n’a répondu que partiellement et pas pour l’ensemble des personnels de santé (par exemple tous les personnels des EHPAD se sont pas concernés et ceux des services d’aide à domicile en sont exclus). Sans compter qu’il aura fallu attendre plusieurs mois pour que les augmentations soient réellement appliquées.
Enfin, il serait nécessaire que les personnels et leurs représentants soient associés aux travaux des ARS pour définir la répartition des moyens. En effet qui, mieux qu’eux, connaissent les besoins ?
Michel MAILLET
Membre du secrétariat de l’US CGT de Saône et Loire
Membre du collectif Santé protection sociale de l’Union Départementale CGT de Saône et Loire