Fabienne Michèle travaille dans l'Ain, à Bagé-le-Châtel. Sa maman est en EHPAD. Dans un texte adressé à macon-infos, elle a souhaité exprimer sa colère contre les meusres déshumanisantes que nos gouvernants prennent contre la propagation du covid. « Qui se souveint de nos aînés ? »...
Qui se souvient de nos aînés ?
A l’heure où les boutiques ouvrent leurs portes laissant tout un chacun faire les emplettes d’un Noël qui manquera de charme, qui se souvient de nos ainés en EHPAD ?
Aucune annonce gouvernementale à leur égard, chape de plomb sur ce qui se passe derrière les murs quasiment infranchissables où règnent un désespoir et un abandon inhumains.
La lecture seule des avis de décès démontre l’augmentation de ces derniers et le silence imposé pour ne surtout pas effrayer d’éventuels arrivants.
Les journées ne sont rythmées que par le terme « interdiction ». Après la brutale interdiction des visites, interdiction d’aller dans les chambres, interdiction de toucher, interdiction d’embrasser, seule demande de gens désemparés et négligés.
L’enfermement – car il s’agit bien d’enfermement – dans une chambre, sans visite, sans animation, seul (e) pour prendre un repas alors qu’il est impossible de tenir une cuillère laisse dubitatif sur le réconfort dont ont tant besoin nos parents dans la dernière ligne droite.
Alors Noël ? Quand le passé s’efface lentement de la mémoire les rencontres familiales restent l’unique moment de plaisir où l’œil retrouve, quelques secondes, une petite lumière scintillante.
De tout cela il n’y aura rien. Peut-être une papillote posée sur un plateau que peu ne toucheront.
Messieurs les gouvernants, au motif de protéger nos aînés, c’est la solitude que vous imposez qui les emporte, laissant un cruel sentiment de culpabilité, celui d’avoir abandonné son parent.
Fabienne Michèle