Représentants syndicaux du premier degré, Force Ouvrière et SNUIPP-FSU, ainsi que de nombreux directeurs d’école primaire, se sont retrouvés ce matin mercredi afin d’être reçus par le DASEN (directeur académique des services de l'Éducation nationale) de Saône-et-Loire à la Cité Administrative de Mâcon.
Rassemblement pour défendre les décharges des directeurs d’une à trois classes qui n’ont pas été honorées depuis, pour certains, le déconfinement.
Chaque directeur d’école devrait normalement avoir une décharge administrative par mois, entendre par ce terme toutes les tâches à effectuer en dehors de l’enseignement pur, registre de présence des élèves, organisation pédagogique et péri-scolaire, courriers administratifs, inscription des nouveaux élèves, rencontre avec les parents, réunion en mairie, service de cantine …, et donc en dehors de la présence en classe avec les élèves comme enseignant.
Depuis la rentrée scolaire beaucoup de directeurs ont dû se contenter d’une ou deux décharges seulement !
Si vous ajoutez à cela, les différents protocoles sanitaires « COVID » à mettre en place depuis septembre obligeant les équipes pédagogiques à s’adapter souvent au quotidien, vous en arrivez à une situation de saturation, voire d’exaspération.
Dans un premier temps le DASEN, représentant le ministère de l’Education Nationale, avait annoncé que faute de moyen (remplaçants disponibles) il ne pouvait honorer ces décharges, puis en était arrivé à une suppression pure et simple de celles-ci jusqu’à la fin de l’année scolaire en cours.
Cette annonce a mis le feu au poudre et mené à une action comme celle d’aujourd’hui après avoir écrit au ministère, au rectorat et à l’inspection académique départementale pour alerter de la situation.
Ce rassemblement a donc permis d’être reçu en audience par le DASEN ce matin, ce dernier promettant alors de chercher des solutions pour remettre quelques décharges en place. Et ainsi essayer d’alléger le travail des directeurs du premier degré de plus en plus en tension, impactant de fait le service public.
Michel Pelletier
Suite à cette rencontre, le SNUDI-FO 71 (syndicat FO des enseignants du 1er degré) a fait le point :
« Il faut savoir que les difficultés sont telles que, de décembre à février au moins, vingt classes par jour n'avaient pas d'enseignants faute d'arrêts maladie et du manque chronique pour les remplacer. Ce qui a obligé les écoles à brasser les élèves dans les autres classes afin de permettre l'accueil de tous les élèves en contradiction complète avec le respect des protocoles sanitaires en cours. Après cette audience, le DASEN va examiner au plus près les possibilités pour satisfaire ces temps administratifs nécessaires à la gestion des écoles : rencontre avec les parents, les municipalités, le personnel du périscolaire, renseigner les inscriptions des élèves pour la rentrée prochaine, mettre en place les différents protocoles que nous découvrons le soir pour le lendemain via les médias. Il faut savoir que notre ministre communique les décisions prises d'abord au public avant les enseignants ! »