Présentation a été faite ce vendredi, à Dompierre-les-Ormes, des outils de prévention et de lutte contre la pauvreté, en présence de Maurice Tubul, haut-commissaire en charge de la prévention et de la lutte contre la pauvreté en Bourgogne-Franche-Comté.

 

Elle gagne du terrain et frappe aussi nos campagnes. Raison pour laquelle des élus ont créé en 2019, à la demande de la CAF et avec le soutien du Département et de l’Etat, l’association Villages Solidaires, entre Charolais et Mâconnais.

Le Département prend également toute sa part avec un budget global consacré à différentes actions (près de 2 millions d'€ alloués en 2021).

 

La pauvreté en France touche 14,7 % de la population, à savoir 8,8 millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté.

« En Bourgogne - Franche-Comté, ce sont 360 000 personnes qui vivent avec moins de 1 071€ par mois pour une seule personne. Cela représente 12,8 % de la population. En Saône-et-Loire, on est 11,8-12 % de la population. La précarité est plus forte dans les autres départements. Il faut saluer ici l’action déterminée de la collectivité, qui donne des résultats significatifs. Elle frappe aussi les enfants et les jeunes. On en a recensé 100 000 dans la région. C’est très inquiétant car c’est là le signe de son enracinement dans la population. À Pierre-de-Bresse par exemple, nous avons été sollicités par une jeune maman de 25 ans, seule avec son fils, à qui l’on a proposé un travail dans un abattoir. Or, travailler dans un abattoir implique des horaires de nuit… 

Pour faciliter le retour à l’emploi, il faut une solution pour les enfants. Cette solution, ce sont les crèches AVIP, à vocation d’insertion professionnelle, qui réservent des places à des enfants dont les parents sont en recherche active d’emploi. »

 

Le commissaire a également évoqué les petits déjeuner gratuits et la cantine à 1 euro. « L'Etat a rendu cela possible en subventionnant à hauteur de 1,30 € le petit déjeuner et 3 € le repas. Sachez que 3 000 enfants bénéficient du petit déjeuner gratuit en Bourgogne – Franche-Comté. »

 

L'accueil social inconditionnel

 

Claude Cannet et Maurice Tubul ont insisté sur la notion d’accueil social inconditionnel. « 30 % des ayants-droit n’ont pas recours à leurs droits, à leurs allocations. Il faut donc aller vers ces gens qui renoncent à cause d’une précarité quelconque ou d’un âge avancé. »

Solution prévue : le tiers-lieu itinérant, pour rompre l’isolement des personnes qui n’ont pas accès à l’informatique pour diverses raisons. Au volant d’un van, un médiateur numérique ira à la rencontre des habitants qui souhaitent faire une démarche administrative, accéder à un service essentiel de la vie courante ou se former à l’informatique.

Pour la problématique spécifique du surendettement, quatre points conseils budget ont été ouverts. « Là encore, cela fonctionne sur le principe du guichet unique, pour éviter aux gens d'avoir à répéter ce qui est une expérience douloureuse. Ils décrivent une fois leur parcours et l'accueillant se charge du reste. »

 

Côté Villages solidaires, on centralise sur un même lieu un ensemble de services et de formation. À Matour, village siège de l’association qui rayonne sur une vingtaine de villages et ouvre quatre permanences (Dompierre-les-Ormes, Pierreclos, Matour et Tramayes), le service est labellisé France Services, dispositif gouvernemental (soutien dans les démarches, information, aide, accompagnement) dans lesquels va être ouvert très prochainement un portail internet Infopublic71. 

Ateliers numériques, soutien aux jardins partagés, ateliers de prévention, accompagnement à la scolarité, soutien aux initiatives locales, soutien aux aidants, minibus solidaire (nouveauté 2022), système de transport bénévole, système local d’échanges, navettes aux Restos du cœur… Villages Solidaires est une mine de services et de solidarités concrètes.

 

La collectivité, les espaces France Services et les associations agissent ensemble. Le réseau ainsi constitué est ouvert à toutes et tous, gratuit, avec ou sans rendez-vous.

 

La précarité numérique facteur d'aggravation de la pauvreté

 

Une des causes qui aggravent la pauvreté est la fracture numérique. « Une personne de 80 ans qui a vécu toute sa vie sans internet et n’a pas envie de s’y mettre peut vite retrouver sans ses droits à une époque où toutes les démarches sont dématérialisées » témoignait une des travailleuses sociales du Département. 

La collectivité a donc pris à bras le corps le problème en déployant un réseau d’inclusion numérique. « Par ailleurs, nous avons fait le choix d’équiper 200 familles d’ordinateurs reconditionnés, livrés et installés au domicile » a souligné Claude Cannet, vice-présidente en charge de la politique d’insertion. 

 

Rodolphe Bretin

 

 

 

« Vous représentez ici tout ce qu'on veut faire en matière de politique partenariale »

 

 

« Notre volonté est d'offrir le même niveau d'information en tout point du territoire. »

 

 

« Notre association Villages Solidaires, c'est de l'accueil social et de l'accès aux droits »