Nous vous les présentions vendredi dernier, Danièle et Gilles Hubert ont diffusé, cet après-midi, un film-documentaire poignant sur leurs périples en Ouzbékistan.

Devant le public fidèle de la MJC de l’Héritan le couple voyageur-réalisateur a présenté et commenté son film « la Turquoise des steppes » dans le cadre des ciné-conférences Planète Voyage.

Danièle Hubert a parcouru, depuis trente ans, les cinq continents. Gilles Hubert, d’abord passionné de culture gréco-romaine, il remonte, depuis vingt ans, la Route de la Soie du Caucase au Moyen Orient et à la Chine de l’Ouest. Ensemble depuis 2011, ils partent à plusieurs reprises pour l’Océan Indien, la jungle de l’extrême Est Himalayen, l’archipel philippin. En 2017, un périple de plus de sept mois les entraîne jusqu’aux confins du Tadjikistan et de l’Afghanistan, à bord de leur véhicule tout-terrain. Ils en rapportent un film passionnant sur l’Ouzbékistan. En mai 2019, ils reprennent la route pour l’Iran, objectif d’un autre long périple et d’un reportage attendu et bientôt diffusé en France et en Belgique.

Micro en main, Gilles raconte avec passion et connaissance l’histoire du territoire actuel qu’est l’Ouzbékistan qui fut la plupart du temps dominé par les grands empires environnants des Turcs, Perses, Grecs, Arabes, Mongols ou Russes pour devenir un État à part entière en 1991. Quelques anecdotes piquantes, comme son détour à Moscou et sa rencontre avec Valdimir Poutine (triste actualité) en passant par la frontière afghane sans jamais la traverser puisque bien gardée par les talibans de l’autre côté de la rivière.

Il évoque également l’organisation du voyage « nous devions régulièrement renouveler notre visa qui était limité à un mois avec l’obligation de sortir du pays tous les mois pour faire une nouvelle demande dans une ambassade ouzbèque à l’étranger ». Et des moments de vie uniques comme par exemple cette fois où des habitants leurs ont proposé leurs clés de maison, les voyant s’apprêter à dormir dans leur véhicule à l’entrée d’un petit village…

 

La Turquoise des steppes

Au cœur de l’Asie centrale, entre steppes et déserts, l’Ouzbékistan renait de ses soixante-dix années de soviétisation.

Un quart de siècle après l’implosion de ce vaste puzzle ethnique que l’on appelait URSS, la métamorphose de la République Ouzbèque est étonnante, stupéfiante. Seules trois années de pérestroïka miséreuse marquent encore la mémoire des plus de quarante ans. Le rationnement était de rigueur.

Depuis, l’essor économique de ce pays n’a cessé d’être l’objectif national.

Ce reportage n’est pas un cours magistral ni d’histoire, ni d’économie. Notre parcours ouzbèque traverse déserts et steppes pour rencontrer une population joyeuse, fidèle à ses traditions séculaires, respectueuse de ses différences, heureuse de vivre parmi d’élégants vestiges des mythiques Routes de la Soie.

Nous y avons côtoyé le monde passionné et merveilleux de l’artisanat, fouillé coutumes et traditions, rencontré de nombreux francophones, écouté leurs confidences, échangé nos sourires.

Artistes ou Maîtres dans l’art de la broderie, du travail du bois, du cuivre, de la paille, de la céramique, tous revendiquent la noblesse de leur travail et cherchent à reproduire la finesse d’une civilisation ancienne, celle de la Perse préislamique lorsqu’elle regroupait les peuples de la Méditerranée à l’Inde, de l’Égypte au Pakistan et à l’Afghanistan actuels.

Ainsi la marionnette, sa fabrication et son théâtre, a-t-elle survécu à l’usure du temps, aux cataclysmes naturels et aux tragédies guerrières.

L‘Ouzbékistan brille aujourd’hui de tous ses éclats, au propre comme au figuré.

 

La prochaine séance de planète Voyage aura lieu le lundi 28 mars 2022 avec Jacques Ducoin pour « peuples du froid ».

Anthony Litaudon