Ce samedi, l’Amicale des Anciens des Troupes Marine de Saône et Loire s'est réunie en présence d'Éric Maréchal, adjoint au maire en charge des relations avec les associations patriotiques, pour commémorer la fin de la guerre de 1870-1871.

« Nous sommes une Amicale départementale. Pour la première fois, nous avons tenu à honorer la fin de la guerre de 1870 qui fut signée par le traité de Francfort le 10 mai.

Notre objectif est d'organiser, en accord avec les neufs communes de Saône et Loire qui ont érigé un monument en l’honneur de cette guerre, une commémoration de façon tournante. (Seule Lugny a droit tous les ans et ce, depuis plusieurs années, à la commémoration des Troupes de Marine de Bazeilles à la fin août), a déclaré le secrétaire René Erard avant de laisser la parole au président André Riaza :

«… Le 18 juillet 1870, l’Empire français dirigé par Napoléon III déclare la guerre au royaume de Prusse.

Les troupes françaises sont effectivement mal préparées, moins nombreuses que les troupes prussiennes qui viennent de s’allier avec le Bade, le Wurtemberg et la Bavière. Les troupes allemandes ont en outre, une expérience victorieuse après les combats contre le Danemark en 1864 et l’Autriche en 1866….

Dès le 7 août 1870, l’empereur, qui s’était improvisé commandant en chef des armées françaises, sans en avoir les compétences, sait que la guerre est perdue, malgré l’ouverture d’un nouveau front par les Marsouins et Bigors de la fameuses Division Bleue, pour dégager la route de Metz. Il cède, mais trop tard, le commandement aux généraux. Lors de cette situation critique, voire désespérée, ce fut du sacrifice des soldats que dépendit le salut de l’armée.

À Sedan le 2 septembre, après une défense héroïque des troupes marines à Bazeilles le 30 août et 1er septembre, Napoléon III capitule avec 39 généraux, 70 000 à 100 000 soldats, 419 à 650 canons, 6 000 à 10 000 chevaux, 553 pièces de campagne et de siège et 66 000 fusils. L’organisation de l’armée impériales française est anéantie, le gros des unités de l’armée régulière est alors hors de combat.

La capitulation de l’empereur provoque un soulèvement populaire à Paris, la chute du Second Empire, la proclamation de la République le 4 septembre 1870 et la création d’un gouvernement populaire.

Le générale Trochu, chef du Gouvernement de la Défense Nationale et Léon Gambetta, ministre de l’Intérieur et de la Guerre, tentent alors de réorganiser ce qu’il reste des armées françaises en déroute espérant redresser la situation……

Le 17 septembre 1870 commence le siège de Paris qui va durer jusqu’au 26 janvier 1871….

Un soulèvement populaire le 31 octobre 1870 contre le gouvernement oblige celui-ci à organiser un plébiscite le 3 novembre…

Un deuxième soulèvement le 22 janvier 1871 visant à empêcher le gouvernement de capituler, échoue….

L’armistice est donc signée entre la France et l’Allemagne le 26 janvier 1871, et entre en vigueur le 28.

Ce conflit méconnu fit 139 000 morts du côté français et 51 000 côté allemand. 509 000 combattants français furent faits prisonnier dont 420 000 détenus en Allemagne, 4 000 internés en Belgique et 85 000 réfugiés en Suisse.

La Suisse a accueilli, soigné, logé, nourri et même versé une solde aux soldats de l’Armée de Bourbaki….

La ville de Mâcon, sensibilisée par cet épisode, a tenu à remercier la Suisse de ce bel exemple d’humanité et de savoir-vivre en organisant des festivités du 5 et 8 août 1872.

18 000 prisonniers français morts dans les camps sont enterrés en Allemagne. En Suisse, 1700 soldats moururent d’épuisement, de blessure ou de maladie dans les semaines qui suivirent leur arrivée.

Côté allemand 35 000 soldats ont été faits prisonniers.

Les conséquences de cette guerre furent désastreuses, la France dut céder à l’Allemagne l’Alsace, Metz, et une partie de la Lorraine. Elle enchaîna la chute du Second Empire, facilita l’achèvement de l’unité italienne et favorisa l’avènement de l’Empire allemand….

L’État ne choisira d’honorer les anciens combattants de ce conflits qu’à partir de 1911 en leur attribuant une décoration, la médaille commémorative de la guerre de 1870-1871. Sur 900 000 soldats mobilisés, seuls 150 000 anciens combattants survivants furent honorés.

Les monuments érigés en leur mémoire furent souvent d’initiatives locales. En Saône et Loire seules 9 communes ont choisi de les honorer, parfois sous forme de monument cantonal.

Étroitement liées à ce conflit, les Troupes de Marine réunissaient pour la première fois des leur histoire toutes les composants de l’Arme, « Bigors » artilleurs de marine, « marsouins » fantassins de marine dans le cadre de la « Division Bleue ». Forte de 9 000 hommes commandée par le générale de Vassoigne, elle va se couvrir de gloire à Bazeilles, petit village des Ardennes où 2 655 marsouins et bigors vont trouver la mort. 4091 bavarois y perdront également la vie.

Voulant commémorer parallèlement la fin de cette guerre oubliée, ainsi que le 400ème anniversaire de la création des Troupes de Marine par Richelieu, l’Amicale des Anciens des Troupes de Marine de Saône et Loire a tenu à organiser cette cérémonie afin d’honorer ceux qui ont donné leur vie pour la France lors de ce conflit. »

La cérémonie s’est terminé par le dépôt de gerbe et la marseillaise.

Pour tous renseignements :

Amicale des Anciens des Troupes de Marine de Saône et Loire : 16, Impasse Vignes des Mares - 01190 Saint-Bénigne.

Email : amicaletroupesmarine71@orange.fr

https://www.NotAllowedScript6623cede97c3dfacebook.com/Amicale-des-anciens-TDM-71-1659117461020340

Nathalie Brunet

 

 

André Riaza