Ce dimanche matin, la cérémonie commémorative des persécutions racistes et antisémites commises sous le régime de Vichy s’est tenue devant l’immeuble du docteur Israël, patriote lorrain assassiné par la milice le 27 avril 1944, en présence de Julien Charles Préfet de Saône et Loire, Jean-Patrick Courtois maire de Mâcon, des conseillers municipaux, des représentants du conseil départemental, des forces de l’ordre, des représentants des autorités religieuses, des représentants des associations des déportés et des portes drapeaux.

Chantal Clergue, docteur en histoire dont les recherches portent sur la résistance dans le Clunysois, le Mâconnais et le Brionnais, a évoqué cette période noire de notre histoire et notamment la rafle des juifs étrangers en Saône-et-Loire durant la nuit du 25 au 26 août 1942. Elle a ainsi égrené les noms des 38 personnes déportées vers Drancy puis Auschwitz.

Mario Benzazon, président de l’association culturelle israélite est revenu sur la rafle du Vél d’Hiv des 16 et 17 juillet 1942 : « Il y a 80 ans, plus de 13 000 personnes ont été emportées vers l’antichambre de la mort pour le simple fait qu’elles étaient nées juives. Notre devoir de mémoire est essentiel et indispensable pour que cette page, la plus noire de l’histoire de France, ne se reproduise jamais. » M. Benzazon a également rendu hommage aux Justes de France, et en particulier à Mme et M. Blanvillain, qui ont caché la famille du docteur Israël.

Leur fille, Zoé Blanvillain, était présente à cette cérémonie. Elle se souvient : « Mes parents ont caché la famille du docteur Israël, d’abord chez eux à Mâcon, ensuite à Beaujeu car cela devenait trop dangereux à Mâcon. Malheureusement, les miliciens ont finalement retrouvé et exécuté le docteur Israël. En 2003, mes parents ont reçu la médaille des Justes »

Nathalie BRUNET

Chantal Clergue

Mario Benzazon

Jean-Patrick Courtois

Julien Charles

Zoé Blanvillain (à g.) en compagnie d'une descendante du Dr Israël