Internats scolaires, casernes militaires, maisons de retraite... 3,2% de la population de la Bourgogne-Franche-Comté vit dans une communauté selon une enquête de l'INSEE.
 
 
 
Communiqué
 
En Bourgogne-Franche-Comté, 88 570 personnes vivent dans une structure collective (communauté) en 2019. Elles représentent 3,2 % de la population régionale, une proportion plus importante qu’en moyenne en France métropolitaine.

Près de 40 % sont des personnes âgées résidant en maison de retraite et plus de 30 % des élèves hébergés en internat.

En Côte-d’Or et dans la Nièvre, la part de la population vivant dans une communauté est un peu plus importante que dans les autres départements.

La Côte-d’Or bénéficie notamment de l’implantation de structures d’hébergement collectif pour les étudiants et de foyers de travailleurs. Dans la Nièvre et dans l’Yonne, les résidents sont davantage des personnes âgées. Ils sont en revanche beaucoup plus jeunes dans le Doubs, qui abrite des résidences universitaires et plusieurs casernes militaires.
 

Un peu plus de 3 % de la population vit dans une communauté

En Bourgogne-Franche-Comté, 88 570 personnes vivent dans une communauté en 2019. Elles constituent 3,2 % de la population régionale, contre 2,4 % en moyenne en France métropolitaine. La région se situe ainsi au premier rang devant la Bretagne (2,9 %) et la Nouvelle-Aquitaine (2,8 %).

La population résidant dans une communauté est très hétérogène, car ce mode d’hébergement collectif répond à des besoins différents selon les périodes de la vie. Elle se compose principalement de personnes âgées vivant en maison de retraite ou en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et de jeunes hébergés en internat.

Elle comprend également des personnes hébergées dans les établissements sanitaires et sociaux de moyen ou long séjour comme les établissements de soins médicaux, les structures pour adultes handicapés ou les structures sociales pour adultes et familles. Les autres personnes sont accueillies dans les foyers de jeunes travailleurs, les établissements militaires (casernes et gendarmeries), les prisons ou les communautés religieuses.

Davantage de jeunes en internat

En Bourgogne-Franche-Comté, 27 400 jeunes sont hébergés dans l’un des 370 internats. Ils représentent plus de 30 % de la population régionale vivant dans une communauté. Cette proportion est beaucoup plus importante qu’en moyenne en France métropolitaine (25 %).

Les jeunes Bourguignons-Francs-Comtois habitent davantage en milieu rural. La faible densité de population de la région fait qu’ils sont souvent éloignés de leur établissement scolaire, surtout lorsqu’ils vont au lycée. Ils sont plus fréquemment internes par facilité pour éviter de longs trajets quotidiens mais aussi par nécessité pour suivre certains cursus. Ainsi dans la région, 15 % des lycéens sont internes contre seulement 8 % en France métropolitaine. Comme ailleurs, six internes sur dix sont des garçons.

Parmi les 59 200 étudiants inscrits à l’université de Bourgogne-Franche-Comté en 2019, 3 900 résident en cité universitaire. Ils représentent un peu plus de 4 % de la population vivant dans une communauté. Ce sont surtout des étudiants en début de cursus universitaire. À partir de 21 ans, les étudiants choisissent plutôt de vivre dans un logement individuel, seul, en colocation ou en couple. Ainsi, les étudiants âgés de 21 ans ne représentent que 10 % des résidents en cité universitaire.

Les résidents en maison de retraite ou en Ehpad sont de plus en plus âgés

Comme dans les autres régions, les personnes vivant dans une communauté résident principalement en maison de retraite ou en Ehpad. Plus de 31 700 personnes, soit 36 % de la population des communautés, sont accueillies dans l’un des 460 établissements situés dans la région.

Les Bourguignons-Francs-Comtois de 85 ans ou plus vivent plus souvent en maison de retraite ou en Ehpad (19,4 %) que leurs homologues de France métropolitaine (17,8 %). L’accueil de seniors en Ehpad dépend du nombre de places disponibles dans ces institutions ainsi que de l’offre de services d’aide à domicile proposée localement. La population régionale compte relativement plus de personnes à des âges élevés. Ainsi, 3,9 % des habitants ont 85 ans ou plus, contre 3,3 % en moyenne en France. L’avancée en âge augmente le risque de perte d’autonomie. Ces personnes ont davantage de besoins de soins, voire d’une prise en charge en institution. Les trois quarts des personnes hébergées en maison de retraite ou en Ehpad sont des femmes. En moyenne, elles ont 87 ans contre 82 ans pour les hommes. Les femmes vivent plus longtemps que les hommes. En France, en 2019, une femme de 80 ans peut espérer vivre encore 11,3 ans contre 9,2 ans pour les hommes.

Comme en France, l’âge moyen des résidents en maison de retraite a augmenté de deux ans depuis 2009 pour atteindre 86 ans en 2019. Cette progression s’explique par la meilleure santé à des âges avancés combiné au développement du maintien à domicile.

Dans la région, le nombre de personnes de 90 ans ou plus augmente. Leur part dans la population a pratiquement doublé en dix ans et atteint 1,5 % en 2019. En revanche, elles sont relativement moins nombreuses à résider en maison de retraite (30 % en 2019, contre 37 % en 2009).

Un peu plus de 20 % des personnes sont hébergées dans d’autres structures sanitaires et sociales adaptées

Près de 19 000 personnes résident dans des établissements sanitaires et sociaux adaptés de moyen ou long séjour autres que des maisons de retraite ou des Ehpad. Elles constituent le troisième groupe de personnes le plus nombreux parmi l’ensemble des résidents d’une communauté, soit 21 % d’entre eux.

La moitié est hébergée dans un établissement de soins médicaux (service moyen ou long séjour des hôpitaux, structure de  rééducation, unité Alzheimer, etc.) ou dans une structure pour adultes handicapés. Les autres, beaucoup moins nombreux, sont accueillis notamment dans des structures pour adultes et familles nécessitant un accompagnement social et psychologique. Par ailleurs, 1 320 jeunes sont hébergés dans des structures d’aide sociale à l’enfance et de protection judiciaire.

Les Côte-d’Oriens et les Nivernais vivent davantage dans une communauté

Dans l’ensemble de la région, la part de la population vivant dans une communauté varie de 2,5 % en Saône-et-Loire à 3,7 % dans la Nièvre. Elle est un peu plus importante en Côte-d’Or et dans la Nièvre qu’en moyenne dans la région.

En Côte-d’Or, les personnes hébergées dans une communauté sont davantage des jeunes en cité universitaire et des adultes en foyers de travailleurs. Dijon Métropole bénéficie de l’implantation de l’un des deux plus grands pôles universitaires de la région ainsi que plusieurs établissements Adoma hébergeant des personnes en difficulté.

Dans la Nièvre, département rural et âgé, la population en communauté est composée plus qu’ailleurs de résidents en établissement sanitaire et social, notamment en maison de retraite et en établissement de soins médicaux.


La population vivant dans une communauté est relativement moins importante en Haute-Saône et dans le Territoire de Belfort. En Haute-Saône, cette population se compose davantage de collégiens et lycéens en internat. Dans le Territoire de Belfort, les communautés hébergent 3 700 personnes. Près de 20 % d’entre elles sont logées en établissement militaire dans le Grand Belfort, où est implanté le 35e régiment d’infanterie.

Une population plus jeune dans le Doubs et dans le Jura

Les résidents des communautés situées dans le Doubs sont plus jeunes que dans les autres départements. Près de 60 % ont moins de 30 ans contre 46 % en moyenne dans la région.

De nombreux jeunes vivent en cité universitaire dans le Grand Besançon Métropole.

Une part importante de personnes vivent également en établissement militaire. Elles représentent 8 % des personnes des communautés de ce département. Avec la présence historique de casernes à Besançon et Valdahon, le Doubs concentre 44 % des effectifs militaires de la région.

Par ailleurs, seuls 6 % des seniors de 75 ans ou plus vivent en maison de retraite, soit 3 points de moins qu’en moyenne dans la région. Avec 113 places pour 1 000 habitants âgés de 75 ans ou plus, ce département apparaît comme celui de la région le moins doté en places d’hébergement en maison de retraite ou en Ehpad.

Dans le Jura, département relativement jeune, près de la moitié des personnes hébergées en communauté sont des internes collégiens et lycéens.

Davantage de personnes en maison de retraite dans l’Yonne et dans des communautés religieuses en Saône-et-Loire

Dans l’Yonne, la population accueillie est beaucoup plus âgée. La moitié des résidents en communauté vivent dans une maison de retraite ou un Ehpad. Avec l’implantation du centre de détention de Joux-la-Ville et la maison d’arrêt d’Auxerre, ce département rassemble un tiers des détenus de la région.

En Saône-et-Loire, les communautés religieuses sont très présentes. Près de 40 % des résidents en communauté religieuse de la région y sont installés. Ils habitent principalement à Taizé, Fley, Paray-le-Monialou Cluny.


Régine Bordet-Gaudin, Nicolas Bourgain (Insee)